21 avril 2024

Les collèges et instituts au service de la politique du logement du Canada

L’abordabilité des logements et leur disponibilité figurent parmi les défis les plus pressants pour la population canadienne. C’est dans ce cadre que le gouvernement du Canada a manifesté sa détermination à relever ces défis lors de la récente adoption du Plan sur le logement et du Budget fédéral de 2024. Mais ils ne sont pas seuls au combat. Les collèges et instituts sont profondément enracinés dans leurs collectivités et ont fait leurs preuves en termes d’innovation et d’adaptabilité. Ils s’imposent donc comme des partenaires incontournables. 

Au cas où vous l’auriez manqué, voici un résumé des principales annonces relatives au logement ayant un impact sur notre secteur : 

  • Nouveau financement de prêts pour la construction d’appartements : À compter de 2025-2026, le Programme de prêts pour la construction d’appartements, d’un montant de 15 milliards de dollars, sera ouvert aux collèges et instituts et leur apportera une aide financière supplémentaire. 
  • Investissement dans les métiers spécialisés : 90 millions de dollars pour le Service d’apprentissage et 10 millions de dollars pour le Programme de sensibilisation et de préparation aux métiers spécialisés auront pour but de stimuler les Canadien(ne)s à faire carrière dans les métiers spécialisés. 
  • Reconnaissance des titres de compétences étrangers : 50 millions de dollars, axés sur la simplification de la reconnaissance dans le secteur de la construction afin de remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans ce secteur. 
  • Allégement de la TPS pour les résidences étudiantes : Assouplissement des conditions d’admissibilité à l’exonération de la TPS sur les nouvelles résidences étudiantes pour les universités à but non lucratif, les collèges publics et les administrations scolaires. 
  • Fonds pour l’innovation et la technologie en construction résidentielle : 50 millions de dollars sont alloués à la création de ce fonds, qui sera administré par Fabrication de prochaine génération Canada.

Pour que ces investissements soient couronnés de succès, il sera essentiel d’exploiter pleinement le potentiel des collèges et instituts. Ces derniers vont au-delà de former, de perfectionner et de recycler la main-d’œuvre du secteur de la construction au Canada. Ils donnent en effet également un coup d’accélérateur aux projets de construction de logements étudiants et apportent leur soutien à des solutions innovantes et durables pour construire de meilleures habitations plus rapidement. Voyons cela de plus près.

Formation de la main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la construction 

La mise en place d’un programme de logement durable repose sur une main-d’œuvre qualifiée dans les métiers de la construction. Saviez-vous que la construction d’une maison type nécessite l’intervention sur chantier de plus de 30 corps de métier différents et autres professions? Qu’il s’agisse de concepteurs, de peintres, de plombiers, d’électriciens, de maçons ou de couvreurs, la tâche est immense! À l’heure actuelle, le Canada est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Et la productivité du secteur du logement s’en trouve ralentie. ConstruForce Canada fait état d’un besoin d’environ 350 000 travailleuses et travailleurs au cours de la prochaine décennie pour accompagner la croissance et remplacer les départs à la retraite. Nos membres sont là pour aider.

Le Canada doit, pour faire face à la demande, puiser dans le vaste éventail de programmes spécialisés des collèges et instituts, parmi lesquels figurent plus de 300 programmes de préapprentissage dans des domaines essentiels. Ces programmes sont essentiels pour conférer à toutes et à tous, toutes générations confondues, les compétences nécessaires pour construire davantage de logements. Les comités consultatifs des programmes, composés de représentants de l’industrie et de la collectivité, veillent à ce que lesdits programmes suivent l’évolution des besoins du secteur du logement et forment des diplômés aptes à immédiatement se mettre à l’œuvre. Outre tout cela, les collèges et instituts contribueront aux initiatives du gouvernement en intervenant dans les services d’intégration qui exploitent les talents des nouveaux arrivants, tels que les programmes fédéraux de reconnaissance des titres de compétences. Nos membres aident à la mise en place de stratégies internationales de recrutement des nouveaux arrivants, contribuent à l’évaluation des diplômes et des compétences, veillent à leur reconnaissance et facilitent une intégration harmonieuse sur le marché du travail grâce à des services d’accompagnement. Les établissements déploient également des efforts concertés pour élaborer des programmes adaptés aux groupes traditionnellement sous-représentés, tels que les femmes et les apprenant(e)s autochtones. Ils cherchent ainsi à promouvoir la diversité et à accéder à un plus grand vivier de talents.

Et enfin, nos membres ont proposé toute une gamme de nouvelles politiques d’immigration pour retenir les talents formés au Canada dans les secteurs professionnels à forte demande. Parmi celles-ci, citons entre autres un programme pilote pour aider les étudiants internationaux à accéder aux métiers spécialisés. Ce programme a pour but de permettre aux étudiant(e)s des métiers spécialisés ou aux apprenti(e)s inscrit(e)s et déjà en activité de faire une transition en douceur entre les études et le travail. Il serait également conçu pour s’adapter aux différents modèles de formation en vigueur dans les différentes provinces.

Des partenariats pratiques et innovants pour donner un coup de pouce au logement étudiant

Les collèges et instituts aident à gérer la demande pressante de logements étudiants tout en soulageant la pression sur le marché locatif. Dans le cadre de partenariats novateurs avec des promoteurs locaux et des organismes à but non lucratif, ils offrent des solutions sur mesure à leurs collectivités. Par exemple, ils réaménagent les espaces existants afin d’augmenter le nombre de logements sur les campus et concluent des partenariats afin de créer des espaces de vie à prix abordable. Récemment encore, des enquêtes menées par CICan ont montré l’importance des investissements dans ce domaine : plus de 30% de nos membres allouent plus de 950 millions de dollars à des projets de logements étudiants, tandis que 43% d’entre eux songent à prendre des initiatives similaires. En outre, vu que 75% d’entre eux possèdent des terrains vacants, ils se présentent comme des partenaires essentiels pour atteindre les objectifs du Canada en matière de logement.

Mener des recherches sur l’innovation dans le domaine de la construction 

Le besoin de solutions innovantes et durables est au cœur de la politique du logement. Cela va au-delà de la simple construction de maisons. Il s’agit ici de bâtir des logements immédiatement accessibles et durables à long terme. Les collèges et instituts sont à l’avant-garde de la recherche appliquée dans ce domaine. Leurs infrastructures de formation ultramodernes et leurs centres de recherche de pointe collaborent avec les entreprises et l’industrie locales pour mettre en œuvre des solutions dans des domaines tels que les technologies de construction écologique et l’urbanisme durable, ce qui profite à la fois aux collectivités et à l’environnement.    

L’engagement pris dans le budget pour moderniser le système de financement de la recherche et de l’innovation au Canada met entre autres l’accent sur la recherche axée sur la réalisation d’une mission. Ceci pourrait bien se révéler l’arme secrète du Canada face à la crise du logement. Le moment est venu d’exploiter notre capacité nationale de recherche appliquée pour relever nos défis, dont celui de construire plus de logements et de meilleure qualité. Nos membres sont des acteurs majeurs dans ce domaine. Ils se font les avocats des technologies émergentes et stimulent l’innovation dans les pratiques de construction durable. Ils sont ainsi à l’origine d’une productivité accrue. Une telle expertise est apte à étayer la recherche axée sur les défis pour renforcer l’impact de l’innovation dans le domaine du logement.  Les centres de recherche des collèges et instituts sont parfaitement adaptés à une approche de recherche axée sur la réalisation d’une mission. Ils ont à leur avantage des partenariats et des réseaux industriels solides, une éthique axée sur la demande et des programmes de formation liés aux métiers qui s’inscrivent dans un environnement de recherche appliquée.

Un appel à l’action : Miser sur les collèges et instituts pour garantir la réussite

Pour atteindre ses objectifs en matière de logement, le gouvernement du Canada doit miser sur les collèges et instituts. Pour ce faire, il doit investir dans ces établissements afin d’assurer le développement de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction et l’innovation en matière de logement. Nous sommes prêts et avons hâte de devenir partenaires. Ensemble, notre impact sera déterminant et significatif.

17 avril 2024

Une nation commerçante a besoin d’une main-d’œuvre ouverte sur le monde

Ce texte d’opinion a été publié par le Hill Times le 15 avril 2024.

Le Canada est un État commerçant : en 2022, les échanges bilatéraux de biens et de services du pays ont atteint un sommet de 1,9 billion de dollars. Nous avons conclu quinze accords de libre-échange qui représentent plus de 60 % du PIB mondial. De plus, le Canada est le seul pays du G7 à bénéficier d’un accès complet au libre-échange avec tous ses homologues du G7 et avec l’Union européenne.

Il s’agit là d’un avantage unique sur le marché mondial. Le gouvernement fédéral a fait de la diversification et de l’expansion une priorité. Toutefois, une telle dépendance au commerce nous fait aussi courir des risques : les réalités géopolitiques continuent d’évoluer, les secteurs et les chaînes d’approvisionnement se redéfinissent, les nouvelles technologies modifient les lieux et les méthodes de travail.

Les expériences d’études et de travail à l’étranger, comme celles que rend possibles le financement du programme Expérience compétences mondiales (ECM) – l’un des piliers de la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale – exposent la population étudiante à de nouveaux environnements, à de nouveaux enjeux, à de nouvelles façons de penser. Ces expériences contribuent à mieux former les talents canadiens sur le plan culturel, améliorent leurs capacités d’adaptation et facilitent leur intégration au marché du travail. Pour les entreprises, cela signifie que le personnel est mieux outillé pour aborder et comprendre la clientèle, les fournisseurs et la concurrence dans le monde entier.

Ces compétences et ces caractéristiques s’avèrent essentielles, car le Canada s’est doté de projets de croissance ambitieux qui nécessiteront un investissement important dans les talents du monde entier. Alors que les multinationales disposent des ressources et des réseaux nécessaires pour attirer du personnel du monde entier, 98 % des entreprises canadiennes sont des petites et moyennes entreprises qui s’appuient principalement sur les talents locaux. Nous devons veiller à ce qu’elles aient également accès à du personnel doté de compétences internationales.

Il est important de réfléchir de manière stratégique à l’acquisition et au maintien en fonction de ces personnes talentueuses, en particulier si l’on tient compte de la composition démographique du Canada. Ainsi, nous savons que les jeunes Autochtones font partie des populations dont la croissance est la plus rapide. Si nous rendons les expériences de travail et d’études à l’étranger plus accessibles pour les étudiantes et étudiants qui se heurtent traditionnellement à des obstacles en matière de participation, entre autres les étudiantes et étudiants qui s’identifient comme autochtones, ayant des capacités différentes ou issus de milieux à faible revenu, des programmes comme ECM contribueront à uniformiser les règles du jeu et à élargir le bassin de main-d’œuvre qualifiée dans lequel les entreprises canadiennes pourront puiser.

N’oublions pas qu’un État commerçant a besoin d’une main-d’œuvre mobilisée et présente à l’échelle de la planète. Les liens entre les personnes et entre les entreprises renforcent la place du Canada à l’international. Plus il y aura de Canadiennes et de Canadiens dans le monde, plus nous confirmerons la réputation du Canada comme pays axé sur l’innovation et comme lieu d’affaires international. Dans le même ordre d’idées, plus il y aura de Canadiennes et de Canadiens qui rentreront au pays avec des compétences mondiales, mieux nous positionnerons nos entreprises pour qu’elles réussissent à l’échelle du globe.

Les projets d’ECM ont déjà contribué à la création de plus de 800 partenariats entre des établissements d’enseignement postsecondaire, des entreprises et des organisations internationales dans plus de 100 pays. Parmi ces destinations, 80 % sont considérées comme non traditionnelles pour la population étudiante canadienne – entre autres le Japon, le Mexique et le Costa Rica – et constituent d’importants marchés de croissance.

Le programme ECM est un réseau établi et un projet pilote réussi qui a fait ses preuves. Il est logique, d’un point de vue commercial, qu’il devienne un élément permanent de l’ambition de croissance du Canada.

La Chambre de commerce du Canada représente plus de 400 chambres de commerce locales, et plus de 200 000 entreprises de tous types, tailles et secteurs. Nous savons que notre prospérité à long terme est étroitement liée à notre façon de participer aux activités mondiales. Si nous manquons d’efficacité, c’est plus qu’une occasion de croissance que nous perdrons; nous ferons courir un risque existentiel à nos entreprises, nous remettrons en question notre prospérité économique.

Perrin Beatty est président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada.

08 avril 2024

Mon « Pourquoi ? »

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston

La semaine prochaine, la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland présentera le budget fédéral. Des investissements y seront vraisemblablement prévus dans les domaines du logement, de l’éducation de la petite enfance, des soins de santé et pour la prochaine génération. Pour CICan, c’est l’occasion de s’assurer que vous, nos membres, soyez en mesure de contribuer au programme national à long terme.  

Il est essentiel d’investir dans les compétences et l’innovation si l’on veut assurer l’avenir de la population canadienne dans ce monde en évolution constante qui est le nôtre. Ma vision est celle d’un Canada où ses collèges et instituts publics sont réputés être des partenaires incontournables pour relever les plus grands défis de politique publique de notre pays. Je pense notamment aux logements durables et abordables, à la sécurité alimentaire, à la transition vers des énergies propres, à la productivité et à la transformation industrielle, non sans oublier les besoins croissants de l’économie des soins.  

Réfléchir à «pourquoi» il faut investir dans l’enseignement et la recherche appliquée des collèges et instituts transforme chaque défi en une occasion pour les éducateurs, partenaires et innovateurs que nous sommes de consolider notre rôle dans la recherche de solutions. 

Je comprends notre impact. 

Cette saison du budget marque également une étape importante pour moi. En effet, elle correspond à mes 100 premiers jours à CICan et j’ai eu beaucoup à réfléchir depuis mon entrée en fonction en décembre! 

Je suis issue d’une longue lignée d’éducatrices et d’éducateurs. Sur trois générations, les membres de ma famille ont compté des enseignantes et enseignants, des directrices et directeurs d’école, des instructrices et instructeurs et des surintendantes et surintendants auprès de commissions scolaires. J’ai aussi consacré ma carrière à renforcer l’impact de l’écosystème canadien de la recherche, du talent et de l’innovation, d’abord à Universités Canada, puis à Génome Canada. Je suis fière d’avoir atterri à CICan, où je travaille maintenant avec le plus grand réseau postsecondaire du Canada tout en continuant sur ma lancée d’impact. 

Ce serait un euphémisme de dire que ces derniers mois ont été très agités. Notre secteur est soumis à de fortes pressions, en raison de la baisse des financements provinciaux et de l’augmentation des exigences du marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale en matière de talents et de compétences.  

J’arrive donc à un moment charnière pour jouer mon rôle de 8e intendante de cette importante organisation nationale. Je suis enthousiaste à l’idée de concevoir une approche du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace, tout en veillant à répondre aux besoins et aux priorités en constante évolution des membres. 

J’ai déjà été impressionnée de vous voir si nombreux à Ottawa pour discuter de vos visions d’impact accru lors de notre Colloque national sur la recherche appliquée, en février dernier. Je sais que vous comptez sur CICan pour rassembler notre secteur, trouver un objectif commun et réimaginer les programmes de recherche et les investissements, mais aussi pour faire preuve d’audace quant aux résultats atteignables en positionnant les collèges et instituts au cœur d’un programme de recherche axé sur la mission. Nous vous en dirons plus à ce sujet. 

Je vous comprends. 

Pour terminer, merci pour l’accueil incroyable qui m’a été réservé. J’ai pris la route pour rencontrer des membres dans tout le pays. J’ai été impressionnée par les forces individuelles dont j’ai été témoin et j’ai été émerveillée par les possibilités offertes en unissant nos forces.  

Chaque établissement a sa propre approche qui détermine son impact à de nombreux niveaux. J’ai découvert des exemples remarquables de conception durable dans l’infrastructure des campus, ainsi que de nouveaux centres pour l’énergie propre et l’innovation automobile. J’ai aussi pu entendre les aspirations de hauts responsables en matière de développement communautaire et voir comment vos établissements intègrent les arts, les technologies et l’éducation autochtone. Je suis impatiente de poursuivre ma tournée, d’écouter et d’en apprendre davantage pour nourrir et guider notre travail ici à Ottawa. 

Lorsque nous donnons de l’ampleur à nos engagements communs pour appuyer nos collectivités, ainsi que pour rendre l’apprentissage accessible, trouver des solutions pratiques aux enjeux de recherche de nos partenaires et relever les défis urgents en matière de main-d’œuvre au niveau national, notre impact n’a pas d’égal.  

Tel est mon «pourquoi».

08 mars 2024

Quelques chiffres : analyse de la présence des femmes dans les collèges et instituts du Canada

Le Canada a incontestablement accompli des progrès considérables dans la promotion de l’égalité entre les genres. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre la parité totale. L’accès à l’enseignement postsecondaire et la représentation sont des éléments cruciaux dans ce domaine. Parallèlement aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour renforcer la position des filles et des femmes, les collèges et instituts du Canada sont à l’avant-garde pour ce qui est de cultiver des environnements d’apprentissage inclusifs, d’encourager l’entrepreneuriat féminin et de soutenir les femmes dans les domaines non traditionnels au Canada.   

En cette Journée internationale des femmes, examinons ensemble quelques éléments d’information qui nous permettront de mesurer les progrès accomplis et de réfléchir au travail qu’il nous reste à accomplir. 

Saluons cette tendance à l’augmentation des taux de fréquentation scolaire et de diplomation des femmes qui perdure depuis des décennies 

Au début des années 1990, un changement important s’est produit au Canada. Le nombre de femmes diplômées a en effet commencé à augmenter par rapport à celui des hommes. Depuis lors, les taux de diplomation des femmes dans les collèges et instituts canadiens sont constamment restés supérieurs ou proches de la moitié, marquant ainsi une tendance durable et positive (Statistique Canada, 2022). Les données les plus récentes (2021/2002) révèlent que les femmes comptent pour 55 % des inscriptions dans les collèges et instituts et pour près de 60 % des diplômés dans les différentes disciplines.   

Avons-nous donc atteint l’égalité absolue? Pas tout à fait.   

Malgré cette tendance, les hommes continuent de dominer les domaines très rémunérateurs et recherchés que sont les STIM, tels que les mathématiques, l’informatique et les sciences de l’information, l’ingénierie et les technologies connexes. Par ailleurs, si 34 % de la population canadienne diplômée des STIM sont des femmes, elles ne représentent que 23 % des personnes travaillant dans le domaine des sciences et de la technologie (Statistique Canada, 2019). Cet écart persistant entre les genres accentue la nécessité d’interventions ciblées visant à renforcer la participation et la réussite des femmes dans ces domaines critiques que sont les études et l’emploi.   

Rehausser la place des femmes sur les campus

Les collèges et instituts ont mis en place diverses initiatives pour s’attaquer aux statistiques actuelles et donner aux femmes davantage de moyens et ce, sur de multiples fronts. Par exemple : 

  • La Saskatchewan Polytechnic, le Northern Alberta Institute of Technology, le British Columbia Institute of Technology, le Nova Scotia Community College, le Mohawk College et le George Brown College (pour ne citer qu’eux) sont d’ardents défenseurs de programmes visant à améliorer la représentation des femmes dans les métiers et les technologies. Ces initiatives offrent aux femmes la formation et le soutien nécessaires pour prospérer dans des secteurs traditionnellement dominés par les hommes.
     
  • Le Seneca College, en partenariat avec le College of the Rockies et le NorQuest College, offre le programme «Herizons». Ce dernier fait tomber les barrières entre les genres afin de donner aux femmes davantage de moyens pour mener à bien leur carrière en leur offrant un soutien, un mentorat et des possibilités de réseautage axés sur les femmes et ce, dans divers aspects de leur vie professionnelle.
     
  • Le Sheridan College, le St. Clair College, le Fanshawe College et le Durham College se sont unis pour mener des initiatives visant à sensibiliser les femmes et à leur donner l’occasion de découvrir les possibilités de formation professionnelle, de réseautage et d’apprentissage dans les métiers spécialisés du Sceau rouge.  
     
  • Le Dawson College décerne plusieurs prix et bourses pour récompenser les réalisations et les contributions exceptionnelles de ses étudiantes.  
     
  • Le Collège Boréal a élaboré un programme de formation intitulé « Mining Potential » afin de favoriser la présence des jeunes, des femmes et des nouveaux arrivants au Canada dans le secteur minier.
      
  • Le Centre for Entertainment Arts du Bow Valley College arbore fièrement une statue de Wonder Woman. Il reconnaît ainsi que le programme de conception de jeux du collège compte plus d’inscriptions de femmes que d’hommes. Une statue représentant l’autonomisation, la ténacité et la détermination des femmes constituait donc un hommage tout à fait approprié.
     
  • Le Women’s Resource Centre du Cambrian College offre à ses étudiantes une vaste gamme de services, dont des séminaires et des ateliers portant sur la sécurité, la santé et le bien-être des femmes, ainsi que sur les enjeux financiers et juridiques, la toxicomanie et la sexualité.

Amorcer le changement depuis le sommet jusqu’à la base 

Au-delà des taux d’inscription, les femmes assument de plus en plus de fonctions de leadership au sein des collèges et instituts canadiens. Elles y jouent un rôle moteur en matière d’innovation, favorisent l’inclusion et façonnent l’avenir de l’enseignement supérieur. Environ 40 % de la direction générale des membres de CICan est assurée par des femmes. Toutefois, une question se pose : comment dépasser la barre des 50 %?    

Des initiatives telles que le projet du «Défi 50 – 30» de CICan engrangent des progrès remarquables. Grâce à nos deux Centres de mobilisation et transfert des connaissances et à nos cinq pôles régionaux, nous proposons des ressources et des outils complets pour donner aux participants les moyens d’agir tout au long de leur cheminement vers l’équité, la diversité et l’inclusion. Chez CICan, des initiatives de ce type ont permis de mettre en place une équipe de direction composée à 68 % de femmes et de nommer deux femmes PDG. Tout cela témoigne de notre ferme volonté d’assurer la diversité des genres et une représentation équitable à tous les niveaux de décision.

Aller au-delà des taux d’inscription

Alors que nous saluons les progrès accomplis dans l’enseignement postsecondaire, il est impératif de reconnaître que notre parcours vers une véritable égalité des genres est loin de s’achever. Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder seulement sur les taux d’inscription pour avoir une vue d’ensemble. Nous devons également tenir compte des taux de réussite et nous pencher plus avant sur les défis nuancés auxquels les femmes sont confrontées dans les domaines où les inégalités entre les genres persistent. En donnant la priorité à l’autonomisation, en instaurant l’égalité des chances et en remettant en cause les préjugés et les stéréotypes, nous pouvons construire un avenir plus inclusif pour toutes et tous.

23 février 2024

La discussion collective sur la recherche et l’innovation au Canada doit intégrer les collèges et les instituts

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston

Notre ministre de l’Innovation aime à le dire : la recherche d’aujourd’hui est l’économie de demain. L’année dernière, le rapport sur le système fédéral de soutien à la recherche («rapport Bouchard») indiquait clairement que l’approche du Canada devrait être plus stratégique, pluridisciplinaire et interdisciplinaire si l’on veut mobiliser l’écosystème fédéral de la recherche et de l’innovation pour relever les défis les plus pressants du pays (et du monde entier).

Au Nova Scotia Community College’s Centre of Geographic Sciences, cela se traduit par l’utilisation de systèmes topobathymétriques LiDAR pour étudier les surfaces terrestres et aquatiques. Un partenariat avec 3D Wave Design, une société d’animation et de communication en 3D détenue et gérée par des Autochtones, a ensuite permis de transformer ces informations en narration numérique.

Il s’agit là d’un parfait exemple de recherche axée sur les défis. Elle fait en effet appel à l’expertise des collèges et instituts en matière de recherche appliquée, à leurs réseaux de partenaires dans tous les secteurs ainsi qu’à leurs installations de pointe et ce, dans le but de trouver des solutions aux plus grands défis rencontrés par le Canada.

Dans le cas du NSCC et de 3D Wave Design, les cartes obtenues peuvent aider les collectivités locales des Premières Nations et les gouvernements à améliorer la modélisation des impacts du changement climatique, tels que l’élévation du niveau de la mer et les inondations fluviales. Lesdites cartes permettent même d’identifier l’emplacement des éoliennes dans le cadre de la transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie moins polluantes.

Le moment est venu pour les collèges et instituts

Nous sommes à un point crucial pour la recherche menée par les collèges et instituts. Il est en effet urgent d’aborder les grandes questions de politique publique, telles que l’offre de logements durables et abordables, la sécurité alimentaire, la préparation et la prévention des grandes catastrophes naturelles, la conception de villes et d’espaces respectueux de notre environnement, la transition vers des énergies propres et la prise en charge d’une population vieillissante. Chacun de ces domaines est pour les collèges et instituts un atout stratégique qui leur permet de faire partie intégrante de la solution. Ils peuvent pour cela mobiliser leurs forces collectives et leurs partenariats à valeur ajoutée pour répondre aux problèmes les plus complexes que connaît actuellement le Canada.

Prenons comme exemple les soins de santé. Au Centre for Innovation and Research in Unmanned Systems du SAIT, les chercheuses et chercheurs collaborent avec la Première Nation de Stoney Nakoda et les services de santé de l’Alberta pour mettre au point une flotte de drones évolutive. Celle-ci sera capable de prendre en charge les livraisons de produits médicaux et d’amplifier les signaux des drones dans les zones reculées.

C’est en mettant immédiatement en œuvre un tel projet que les collectivités rurales, isolées, nordiques et autochtones pourront bénéficier d’un accès meilleur et des plus fiables à des soins de santé salvateurs. Dans une optique plus large, et dans un monde où les catastrophes naturelles frappent plus fréquemment et avec plus d’intensité, ce type de solution peut être adapté pour mener à bien une évaluation des dangers et des risques pour les interventions d’urgence, ainsi que pour soutenir les premiers intervenants et apporter des informations en temps réel aux responsables des interventions d’urgence. Rappelons-le, ceci est d’autant plus vrai alors que l’an dernier le Canada a connu la pire saison de feux de forêt de son histoire.

Les défis mondiaux sont des défis communs

Le rythme de la recherche dans les collèges et instituts s’intensifie de près de 30% par an. En chiffres réels, et pour 2021-2022, cela équivaut à plus de 8 000 projets de recherche appliquée dans des domaines tels que la construction de logements et la fabrication de pointe, l’agriculture et la production alimentaire intelligentes face au climat, et l’innovation sociale. Un tel impact, une telle pertinence et une telle portée se traduisent par des avantages réels pour la population canadienne et pour la viabilité à long terme de l’industrie au pays.

L’autre élément du casse-tête réside dans le fait que les problèmes épineux transcendent les frontières. Dans un contexte de perturbation géopolitique et d’impératif de décarbonisation, l’économie ouverte du Canada évolue et les industries et chaînes d’approvisionnement mondiales sont redéfinies. Sans compter que des technologies telles que l’IA accélèrent le rythme du changement et transposent les lieux où se font les affaires.

La compétitivité mondiale est un moteur essentiel de la prospérité du Canada. La recherche appliquée des collèges et instituts génère une propriété intellectuelle qui reste entre les mains des partenaires de l’industrie canadienne, ce qui constitue un avantage unique. Des services tels que ceux proposés par l’Office of Research Services, Innovation, and Entrepreneurship du Durham College travaillent avec les PME canadiennes pour les aider à protéger la propriété intellectuelle canadienne au profit de l’économie canadienne. Les petites entreprises et les entrepreneurs sont l’épine dorsale de l’économie canadienne. Pour ces derniers, une telle gamme de services permet de renforcer leurs capacités d’innovation, de mieux les préparer et de les rendre plus compétitifs.

Tout récemment instauré, le programme fédéral «Du laboratoire au marché» donne au réseau des collèges et instituts une occasion supplémentaire de devenir un partenaire solide pour aider les entreprises à commercialiser les innovations canadiennes au pays et à l’étranger.

Des éléments tels que le nouveau statut du Canada à titre de membre associé d’Horizon Europe offrent de réelles possibilités aux collèges et instituts du Canada en les mettant en contact avec de nouveaux partenaires pour collaborer à des enjeux communs. Ce dernier est par ailleurs le plus grand programme de financement de la recherche et de l’innovation au monde. Il en va de même pour la participation stratégique des collèges au futur programme du Centre de recherches pour le développement international et aux accords en science, technologie et innovation conclus par le Canada avec des partenaires majeurs tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Japon et les pays de la région indopacifique.

Un retour sur investissement solide

En tant que chefs de file de la recherche appliquée, nous pouvons être fiers du chemin parcouru et de l’impact que nous continuons à avoir partout au pays. À bien des égards, les forces qui nous ont permis d’en arriver là sont celles qui nous prépareront à l’avenir. Mais nous pouvons en faire davantage si nous envisageons l’investissement sous un angle différent.

Et c’est le Southern Ontario Network for Advanced Manufacturing Innovation (SONAMI), sous la houlette du Niagara College, qui me vient à l’esprit. Il s’agit d’un modèle qui rassemble des établissements (neuf collèges et deux universités à ce jour) pour mieux servir l’industrie par l’intermédiaire d’un point d’accès unique. Fort d’une expertise allant de l’automatisation à la simulation, en passant par la mise à l’essai de produits et l’optimisation des procédés, le réseau a déjà collaboré avec plus de 300 partenaires industriels sur 460 projets dans le sud de l’Ontario. Il aspire à une portée et à une envergure nationales.

Le SONAMI est un microcosme de notre réseau dans son ensemble. Un réseau dans lequel les collèges et instituts travaillent en synergie, échangent les meilleures pratiques afin de maximiser le retour sur investissement et étudient de nouveaux modèles qui font de leurs concurrents des collaborateurs tout en exploitant leurs avantages uniques. Les retombées immédiates renforcent les entreprises de la région. La vision globale révolutionne l’industrie.

Il nous faut améliorer la façon dont nous présentons l’impact de notre action

Ce ne sont ici que quelques-unes des pensées que j’ai eues à l’issue du Colloque national sur la recherche appliquée de CICan, «Cultiver l’impact». La nouvelle PDG que je suis a été inspirée de voir à Ottawa près de 150 responsables de la recherche appliquée des collèges et instituts et leurs partenaires partager leurs visions (et leur éthique de collaboration) en vue de renforcer la portée et l’impact de leurs activités.

Nous prévoyons de recourir plus souvent au pouvoir rassembleur de CICan pour réunir notre secteur et ses partenaires de l’écosystème. Nous souhaitons ainsi réfléchir de manière créative à des solutions, trouver des objectifs communs et réimaginer les programmes de recherche et d’innovation sous l’angle de l’impact. En d’autres termes, changer ce que nous pensions savoir ou croire possible.

Tous ensemble, nous pouvons faire évoluer notre message sur l’impact. Ainsi, lorsque les gouvernements, les bailleurs de fonds, les modélisateurs économiques et d’autres décideurs feront des projections à dix ans et planifieront une croissance alimentée par la recherche et l’innovation, c’est nous qui mènerons la discussion collective.

Nous avons tellement à partager et les enjeux sont bien trop importants.

31 janvier 2024

Sustainable investment in the public post-secondary sector is the national conversation we should be having, not unsustainable growth in international students

Publié dans le Toronto Star le 31 janvier 2024. (En anglais seulement)

By: Pari Johnston, President & CEO, Colleges and Institutes Canada

Canada’s post-secondary sector is facing an unprecedented crisis. Unless you have been living under a rock the past week, you have heard the alarm bells sounding across the country about the rapid-fire rollout of the new international student cap. While the federal government has positioned this as a quick fix for current housing and healthcare challenges, it’s a high-stakes move with far-reaching consequences. 

The Immigration Minister himself has called this a “blunt tool.” In fact, it’s far worse. This hasty cap announcement will exacerbate the impact of chronic underinvestment in our publicly supported post-secondary institutions. Provincial spending on post-secondary education has diminished over the last decade. Along with tuition freezes and rising operational costs, publicly funded institutions have come to rely on international student fees to meet training demands and sustain support services for Canadian students.

The Minister’s decision to decrease international student enrollments without adequate notice or consultation has pushed Canada’s post-secondary sector to a tipping point. Never has there been a more urgent need to shift our public policy attention and federal-provincial discussions toward the sustainable funding of Canada’s colleges and universities to drive long-term growth, productivity and innovation in this country. 

According to Higher Education Strategy Associates, over the past thirteen years, international student fees have sustained 100 per cent of the increased operating spending by post-secondary institutions. A substantial decline in international student enrollments, particularly in Ontario, where a cap is likely to result in a 50 per cent intake cut, equates to hundreds of millions, if not billions, of dollars lost.  

And this crisis extends beyond finances.  

Declining enrollment not only impacts an institute’s financial sustainability but adversely affects the quality and accessibility of education for domestic students, particularly those in rural, remote, and Indigenous and minority language communities. In other words, international students don’t take spots from their domestic peers; they make them by contributing to program viability. Without enough international students, programs – and even entire institutions- may be unable to sustain themselves. 

There will also be a domino effect, impacting local economies, businesses, and communities in many parts of the country. 

A defining aspect of college and institute education is that curricula are designed with industry to meet business needs. Local businesses, particularly small-to-medium-sized businesses, have long benefited from the economic contributions of international students. Now, they, alongside key industries crucial to Canada’s future, are under threat.  

According to Stats Canada, the current labour shortage for those with a college or institute credential is 198,615 roles, a 65 per cent jump in five years. This shortage extends across various programs with significant international student enrollments, particularly in STEM fields critical for Canada’s economic growth.  

In the health care sector, for instance, Statistics Canada reports that 62 per cent of international students training in Canada do so at a college or institute, covering roles such as personal support workers, nurses, and laboratory technicians. This underscores these institutions’ indispensable role in shaping Canada’s future workforce, making the case for sustained public investment even more critical.  

Most immediately, we need a commonsense revisit of the cap’s rushed implementation with an end to the current processing moratorium. Over the medium term, the situation requires a long, hard look at public funding for colleges and universities in this country. Federal and provincial governments must engage in a serious dialogue that addresses underlying structural drivers to ensure the viability and vitality of our system.  

Failure to do so risks the sector’s sustainability and, thus, the livelihoods of many Canadians and Canada’s economic outlook and social well-being. Colleges and institutes stand ready to partner in this mission-critical public policy conversation and are keen partners in finding solutions.  

Let’s end the blunt force trauma of Minister Miller’s self-professed “blunt” tool and focus on the systemic issues that drove this hasty response.  

24 janvier 2024

L’imprévisibilité mondiale place le Canada à la fois devant des défis de taille et de nouvelles opportunités

Par Margaret Biggs, Matthews Fellow en politique publique mondiale, Queen’s University , et Roland Paris, directeur de l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa. Publié pour la première fois dans le Globe and Mail. 

Le Canada ne s’adapte pas assez rapidement à un monde où la concurrence et les conflits s’intensifient. Et ce n’est pas seulement parce que les gouvernements et les entreprises du Canada mettent du temps à réagir aux nouvelles conditions économiques et de sécurité mondiales. Trop peu de Canadiens et Canadiennes acquièrent l’expérience internationale nécessaire pour aider nos gouvernements et nos entreprises à bien s’adapter. 

Ce constat peut paraître surprenant quand on sait que la société canadienne est l’une des plus diversifiées au monde. Toutefois, la diversité ne se traduit pas nécessairement par une ouverture sur le monde ou par le type de compétences mondiales dont le Canada aura de plus en plus besoin, soit une main-d’œuvre outillée pour aider les gouvernements et les entreprises à gérer des problèmes mondiaux de plus en plus complexes. 

Dans le rapport de notre groupe de travail, paru il y a cinq ans, nous avons souligné à quel point le Canada était à la traîne. Nos principaux partenaires et concurrents – dont les États-Unis, l’Union européenne et l’Australie – investissaient dans des stratégies ambitieuses pour encourager leurs propres étudiants et étudiantes à travailler ou à étudier à l’étranger pendant leur parcours postsecondaire. Ces pays ont reconnu l’intérêt stratégique de former des personnes diplômées dotées de compétences internationales à une époque où le monde était en pleine mutation. Le Canada, en revanche, ne faisait pas grand-chose. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À l’époque, environ 33 % des étudiants et étudiantes de premier cycle en France partaient à l’étranger pour une partie de leur cursus. En Allemagne, la proportion était de 29 %. En Australie et aux États-Unis, c’était 19 et 16 % respectivement. Au Canada, seulement 11 % de la population étudiante était dans cette situation. 

La bonne nouvelle, c’est qu’en 2021 le gouvernement du Canada s’est associé à des collèges et universités de tout le pays pour lancer le programme pilote Expérience compétences mondiales. Son objectif : accroître l’accessibilité de l’apprentissage international pour la population étudiante de niveau postsecondaire. 

Il ne s’agit pas d’une initiative traditionnelle d’études à l’étranger. Expérience compétences mondiales offre à nos jeunes des occasions d’apprendre non seulement en classe, mais aussi dans le cadre d’emplois temporaires et de stages à l’étranger. Il cible également un plus grand nombre de pays : alors que les étudiants et étudiantes d’ici privilégient le plus souvent quelques destinations familières – les États-Unis, l’Europe occidentale et l’Australie – le nouveau programme met l’accent sur des pays émergents comme l’Indonésie et le Brésil, qui jouent un rôle toujours plus important dans l’économie mondiale. 

Au cours des deux dernières années, plus de 6200 étudiants et étudiantes des collèges et universités du Canada ont fait des études et des stages à l’étranger dans le cadre de ce programme. Ils représentent la promesse d’une future génération de Canadiennes et de Canadiens professionnels dotés de connaissances et de relations internationales. 

Toutefois, la fin du projet pilote ECM est prévue pour 2025, et sa continuité est incertaine. En contexte de restrictions économiques, il risque d’être considéré comme un luxe réservé aux « jeunes de familles riches ». Ce serait toutefois une perception erronée. À ce jour, 75 % des personnes qui ont participé au programme viennent de groupes traditionnellement sous-représentés dans l’enseignement supérieur, notamment des jeunes issus de familles à faible revenu et des Autochtones. 

Ce n’est pas un hasard. Le programme a pour objectif d’aider les étudiants et étudiantes de tous horizons et de les préparer à de bons emplois. Des études montrent que les personnes qui étudient ou travaillent à l’étranger ont plus de chances de terminer leurs études et de trouver un emploi après l’obtention de leur diplôme, et que ces avantages sont encore plus marqués pour les étudiants et étudiantes de milieux défavorisés. 

Les employeurs sont de plus en plus à la recherche de personnel possédant les compétences internationales et interculturelles que procurent ces expériences. Selon la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur, qui représente certains des plus gros employeurs privés du pays, les expériences d’apprentissage internationales améliorent la pensée critique des étudiants et étudiantes, leur aptitude à résoudre des problèmes et leur capacité de s’adapter à divers environnements culturels, en plus de leur faire découvrir les pays où ils travaillent ou étudient.  

Les entreprises et les gouvernements auront besoin d’un grand nombre de personnes possédant ces compétences pour les aider à naviguer dans les méandres d’un monde en mutation, et ce, pour plusieurs raisons. La longue période d’après-guerre caractérisée par une prospérité et une sécurité relatives est terminée. La concurrence accrue pour les technologies émergentes et les ressources essentielles reconfigure rapidement les marchés mondiaux et les chaînes d’approvisionnement. La concurrence géopolitique ne montre aucun signe d’apaisement. L’imprévisibilité mondiale place le Canada à la fois devant des défis de taille et de nouvelles opportunités. 

Les entreprises canadiennes doivent prendre des risques sur de nouveaux marchés et avec de nouveaux produits, tout en prévoyant et en gérant les risques – une tâche difficile, mais essentielle. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent également les soutenir, notamment en mettant en œuvre la stratégie indopacifique du Canada et en défendant les intérêts du pays dans d’autres parties du monde. 

Les secteurs public et privé du Canada devront travailler fort pour relever ces défis. Mais sans une population active possédant l’expérience et les connaissances internationales nécessaires, leurs efforts ne produiront pas les résultats escomptés. Et le Canada prendra encore plus de retard. 

23 janvier 2024

Le chemin de la réussite : Conseils de recherche d’emploi pour les immigrants

En tant qu’immigrant, trouver son premier emploi au Canada peut s’avérer difficile. Néanmoins, préparation et dévouement aidant, il est possible de se frayer un chemin dans les nuances du marché du travail et de la culture d’entreprise au Canada.  

Qu’il s’agisse d’élargir votre réseau, de peaufiner votre CV ou encore d’acquérir cette précieuse expérience canadienne, de nombreuses mesures peuvent être prises pour améliorer vos chances de décrocher un emploi.  

Voici quelques conseils utiles pour vous aider à trouver votre premier emploi au Canada :   

  • Effectuez des recherches sur le marché du travail canadien  Le marché du travail canadien peut être différent de celui d’autres pays, notamment en ce qui concerne les tendances locales, les salaires et les compétences spécifiques demandées. Il est important de se renseigner sur le marché du travail dans votre secteur d’activité et dans la province ou la ville de destination. Vous pourrez ainsi vous familiariser avec les débouchés potentiels et les secteurs en pleine croissance.

  • Rédigez un CV à la canadienne :  La rédaction d’un CV de type canadien est une étape cruciale dans votre parcours pour obtenir un emploi au Canada. Ces CV mettent souvent l’accent sur les compétences pertinentes, ainsi que sur la formation et l’expérience professionnelle. Il est essentiel d’investir les efforts nécessaires pour adapter votre CV à chaque candidature, en veillant à ce qu’il corresponde au poste convoité.

  •  Mettez-vous en mode réseautage :  Il est très utile d’entrer en contact avec des professionnels chevronnés de votre secteur d’activité. Participez à des événements de réseautage, échangez sur des plateformes en ligne ou adhérez à des associations professionnelles. Vous pourriez dénicher des possibilités d’emploi ou de précieuses relations professionnelles grâce à ces interactions.

  •  Tirez le meilleur parti des services d’emploi, consultez les sites web consacrés à l’emploi et participez à des salons pour l’emploi : Exploitez les diverses ressources à votre disposition en tant que chercheur d’emploi au Canada. Pensez à vous inscrire aux services d’emploi gratuits proposés par le gouvernement du Canada. Ceux-ci aident à établir des contacts avec les employeurs et fournissent un vaste répertoire d’offres d’emploi partout au pays.

Se lancer dans la recherche d’un premier emploi au Canada en tant que nouvel arrivant peut certes comporter des défis. Mais avec un bon état d’esprit et une bonne préparation, le succès est à portée de main. En vous familiarisant avec les subtilités du marché du travail canadien, en rédigeant un CV de style canadien sur mesure et en participant activement à des activités de réseautage, vous augmenterez vos chances de décrocher un emploi.  

En outre, c’est en profitant des divers services d’emploi, en consultant les sites web consacrés à l’emploi et en participant aux salons pour l’emploi organisés au Canada que vous élargirez vos horizons et que vous bénéficierez d’une aide utile pour votre recherche d’emploi. Rappelez-vous que persévérance et approche proactive seront vos meilleurs atouts pour vous y retrouver dans le marché du travail au Canada. Elles vous mèneront à une carrière fructueuse dans votre nouveau pays. 

N’oubliez pas : la préparation est essentielle. Commencez à vous préparer avant votre départ pour le Canada ! De nombreuses mesures peuvent être prises avant l’arrivée pour vous aider à mieux vous préparer à la vie et à l’emploi au Canada. Si vous connaissez des immigrants de la catégorie économique ou du regroupement familial qui envisagent de s’installer au Canada, recommandez-leur Planifier pour le Canada. Ils y trouveront des informations précieuses et une aide de préparation à l’arrivée. 

Le programme Planifier pour le Canada est mis en œuvre par Collèges et instituts Canada (CICan), et financé par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). 

15 janvier 2024

L’impact grandissant des collèges et instituts canadiens en 2024

Chaque année faisant, le rôle des collèges et instituts canadiens est déterminant pour l’avenir de notre pays. Et 2024 ne dérogera pas à la règle. Toujours au rythme de l’évolution du paysage de l’innovation et de l’enseignement postsecondaire au Canada, nous intensifions notre action pour positionner les collèges et les instituts en tant que véritables intervenants d’excellence. Nous redoublons d’efforts dans des domaines essentiels, parmi lesquels la croissance verte, l’inclusion sociale et le développement des compétences pour la nouvelle économie. Nous promouvons également le bien-être étudiant, en particulier pour des questions cruciales telles que le logement et l’intégration des étudiants internationaux dans nos collectivités. Nous sommes déterminés à apporter des contributions substantielles et dynamiques ayant un impact positif sur les individus, les collectivités et la planète.

Intéressons-nous maintenant de plus près aux éléments stables et robustes ainsi qu’à ceux qui évolueront dans les collèges et les instituts en 2024 :

Cultiver l’impact de la recherche appliquée
Avec leurs plus de 8 800 partenaires dans le cadre de projets de recherche appliquée sur une base annuelle, les collèges et instituts canalisent leurs efforts en fonction de la demande pour générer un impact bénéfique aux entreprises et aux organismes à but non lucratif du Canada.  Nous nous concentrerons principalement sur l’amélioration de la compétitivité et de la productivité dans des domaines essentiels, tels que le projet d’une économie carboneutre. Apprenez-en davantage sur nos activités de recherche appliquée.

S’adapter pour développer les compétences du 21e siècle
Les collèges et instituts continueront à intégrer le changement pour aider les apprenantes et apprenants à acquérir les compétences les plus pointues et les plus demandées. Les compétences liées au développement durable, aux énergies renouvelables, aux pratiques écologiques et à d’autres domaines critiques tels que l’intelligence artificielle, la cybersécurité (et la littératie numérique en général) entreront en ligne de compte en 2024. Lisez-en plus sur la littératie verte.

Faire face au défi du logement étudiant
En dépit d’une aide gouvernementale limitée, les collèges et instituts seront en 2024 à l’avant-garde des initiatives prises pour relever les défis en matière de logement étudiant. De nouveaux partenariats et des solutions innovantes nous permettront de stimuler la création de logements étudiants tout en continuant à plaider en faveur d’une approche holistique pour répondre à la demande de logements étudiants. Et ce, tout en s’inscrivant dans la démarche plus large du Canada visant à résoudre la crise du logement qui sévit au pays. Apprenez-en davantage sur notre rôle dans le domaine du logement étudiant. 

Gérer la croissance des étudiants internationaux
Avec l’engouement persistant autour des étudiants internationaux, nous nous attachons à améliorer leurs expériences et leurs contributions. En même temps, nous préservons l’intégrité du système et protégeons l’image de marque durement gagnée de notre pays à titre de destination privilégiée pour l’enseignement postsecondaire. Cela implique une amélioration des services de soutien, la promotion de l’intégration culturelle, la mise en place d’environnements enrichissants et inclusifs, et la recherche de solutions durables et intégrées en faveur de la croissance à tous les niveaux de gouvernement. Apprenez-en davantage sur nos recommandations visant à améliorer le Programme des étudiants étrangers. 

Cultiver notre impact par le biais de partenariats
Riches de plus de 40 ans d’expérience dans la gestion de projets nationaux et internationaux, nos capacités en la matière ont un impact sur la société. CICan continuera à positionner ses membres comme des fournisseurs de solutions essentielles pour relever certains des défis économiques, environnementaux et sociétaux. En collaboration avec le gouvernement, les employeurs et d’autres partenaires, nous identifierons et abordons des enjeux dans des domaines tels que les métiers spécialisés, les soins de santé, le développement international, les industries vertes, la réalité virtuelle, l’équité, la diversité et l’inclusion. Apprenez-en davantage sur notre portefeuille de programmes.

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20 décembre 2023

ConnexionApprentis : des outils à portée de main

Ashley du Programme d’apprentissages Lancement de carrière a participé au balado The Construction Life pour la deuxième fois cette année. Elle y a parlé de ConnexionApprentis et a rappelé que les employeurs pouvaient obtenir jusqu’à 20 000 $ pour l’embauche de nouveaux apprentis et nouvelles apprenties. Ashley a également partagé le micro avec des employeurs qui ont profité du Programme d’apprentissages Lancement de carrière. 

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans le labyrinthe des apprentissages. Mais voilà que ConnexionApprentis, une nouvelle plateforme de Collèges et instituts Canada financée par le gouvernement du Canada, vous offre des ressources personnalisées, des conseils et des pratiques exemplaires. ConnexionApprentis facilite le recrutement, la formation et la rétention, en particulier dans les secteurs de la construction et de la fabrication. 

En utilisant des plateformes comme ConnexionApprentis et en faisant appel à l’équipe de Lancement de carrière, toujours prête à vous aider, vous maximiserez le potentiel des apprentissages et préparerez vos entreprises pour l’avenir! 

Écoutez le balado ici.