06 juillet 2020

Posons les questions qui s’imposent

Au cours du dernier mois, les appels à l’action pour une plus grande justice sociale se sont multipliés à une vitesse fulgurante un peu partout au monde. Tandis que la pandémie de COVID-19 limite les grands rassemblements, des milliers de personnes ont participé aux manifestations mondiales contre le racisme systémique suivant la mort de personnes noires aux mains de la police aux États-Unis et dans le contexte de rapports de brutalité policière contre les personnes noires, autochtones et de couleur au Canada.

Alors que plusieurs utilisent les médias sociaux pour partager leurs expériences d’injustice et pour appeler à l’action et que les leaders du secteur de l’enseignement supérieur à travers le pays condamnent la violence contre les Noirs et la xénophobie, nous reconnaissons également que le racisme et la discrimination existent au Canada et qu’un nombre disproportionné d’étudiants noirs, autochtones, asiatiques et d’autres minorités visibles font face à des obstacles au succès.

Nous avons célébré l’inclusion et la diversité pendant la fête de la Fierté, ainsi que l’héritage et les contributions exceptionnelles des personnes autochtones à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, mais nous devons aussi poser des gestes concrets pour catalyser le changement. Les collèges et les instituts ont un rôle essentiel à jouer pour créer une société engagée, solidaire et axée sur la communauté.

  • La Justice Institute of British Columbia (JIBC), un leader dans l’enseignement de la sécurité publique au Canada, forme chaque année environ 26 000 étudiants sur campus et en ligne. Le mois dernier, le JIBC a condamné la violence et la discrimination fondées sur la race et a affirmé son engagement aux principes de la diversité, de l’inclusion et à plaider en faveur de la justice sociale dans ses formations policières.
  • L’année dernière, avec un financement du gouvernement fédéral, le Nunavut Arctic College et la University of Saskatchewan ont lancé le Programme de droit du Nunavut pour offrir aux professionnels du droit une meilleure compréhension des contextes régionaux et culturels propres au Nunavut afin d’améliorer l’accès aux services de justice dans ce territoire.
  • À la Yukon University, le Northern Institute of Social Justice est axé principalement sur le développement et la prestation de courtes formations et de séances de sensibilisation pour le personnel de première ligne qui travaille dans le secteur de la justice sociale au sein des gouvernements, des organismes non gouvernementaux et des entreprises. Les cours abordent la justice administrative, l’éducation, la santé et le bien-être, le maintien de l’ordre, l’exécution de la réglementation et les services sociaux.
  • Le Collège de Maisonneuve est le seul cégep francophone qui offre le programme de diplôme Justice et société, qui se penche sur les droits individuels et collectifs, le rôle des institutions publiques dans l’égalité sociale et économique et la répartition des richesses, ainsi que l’histoire du système judiciaire au Canada.
  • Le programme Techniques policières des Premières Nations du Collège d’Alma forme les agents de la sécurité publique en soulignant les réalités et les défis particuliers auxquels les communautés autochtones font souvent face.
  • Au Bow Valley College, le diplôme de deux ans Études de la justice avec spécialisation dans les réalités autochtones fournit une formation qui prépare les étudiants à lancer une carrière dans le secteur de la justice en traitant de sujets comme la psychologie et la santé mentale, les méthodes correctionnelles et les stratégies d’intervention auprès des jeunes.
  • L’Atlantic Police Academy du Holland College, qui offre une formation permettant aux étudiants d’entamer une carrière dans le domaine de la sécurité publique, est un leader dans le développement du Réseau canadien du savoir policier (RCSP), un réseau novateur de formation et de partage du savoir entre les professionnels policiers et de la sécurité publique.
  • Dans un cadre informel virtuel, le Centennial College a récemment animé une conversation communautaire sur le racisme anti-noir et sur les mesures que peuvent prendre la communauté. Dans un espace sécuritaire pour les étudiants noirs et leurs alliés, les personnes participantes ont partagé les impacts du racisme anti-noir et des ressources pouvant offrir un soutien.

Même si les initiatives institutionnelles et les programmes d’étude visant la justice sociale, la race et l’égalité des genres sensibilisent et aident les communautés à prendre des mesures importantes pour aller de l’avant, nous devons aussi faire un examen approfondi de tous nos établissements et poser des questions difficiles qui mettent en relief les biais implicites et non intentionnels afin de stimuler un réel changement. Nous ne pouvons pas tenir pour acquis que le racisme et la discrimination n’existent pas dans nos communautés ou sur nos campus. Notre engagement aux objectifs de développement durable et à la formation universelle, inclusive et de qualité veut dire que nous devons continuer à poursuivre la conversation, à réparer les injustices et à admettre que nous pouvons, et allons, faire mieux.