Traitement passif des lixiviats provenant des matières résiduelles forestières

Les résidus ligneux du secteur forestier québécois sont souvent entreposés dans de grands amas qui peuvent détériorer le sol sous les dépôts en tas et autour de ceux-ci. Les chercheurs en foresterie du Centre technologique des résidus industriels (CTRI) du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue mettent à l’essai des méthodes de décontamination des eaux qui peuvent être touchées par la lixiviation provenant de ces dépôts.

Les chercheurs du cégep ont mis en pratique leurs connaissances sur le traitement des eaux usées provenant de résidus miniers pour tenter de résoudre le problème des lixiviats issus des tas d’écorce d’une entreprise forestière de la région, la Coopérative forestière du Nord-Ouest, Mabarex.

L’équipe de chercheurs assure la conception, l’installation et le suivi d’un pilote de traitement passif des eaux de lixiviation des aires de concentration des résidus ligneux. Le système est actuellement mis sur pied en deux étapes. D’abord, l’équipe concevra et installera un ouvrage hydraulique en amont du dépôt forestier. Cet ouvrage jouera le rôle d’une barrière réactive. Les lixiviats de composés phénoliques présents dans l’eau seront absorbés au niveau des multiples colonnes réactives dans la barrière. Plusieurs médias d’absorption peu onéreux seront également testés durant cette étape. La deuxième étape consiste à neutraliser les composés phénoliques concentrés sur les matériaux d’adsorption. Cette étape biologique, par traitement aérobie en présence des champignons, améliorera la biodégradabilité des composés phénoliques.

Ce procédé consiste en une technique de traitement passif qui ne nécessite aucun système de pompage ou d’injection. Ce nouveau dispositif offrira ainsi une solution alternative efficace et peu coûteuse aux techniques existantes très complexes et peu efficaces de traitement des eaux de lixiviation des aires de stockage des résidus ligneux.

« Grâce à ce projet, le CTRI est maintenant un acteur de premier plan en matière d’innovation dans la région, » indique Sylvain Blais, directeur général du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. « Ce projet permet aussi d’avancer la recherche appliquée sur le traitement passif des polluants organiques et développer une expertise qui répondra au besoin accru en termes de dépollution des effluents des parcs à résidus qui constituent une problématique environnementale majeure. »

L’équipement que le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue a récemment acheté pour le CRTI permet à ce dernier de préparer des échantillons ainsi que d’identifier et de quantifier les micro-organismes. La réaction en chaîne de la polymérase, dans laquelle des micro-organismes sont utilisés pour traiter une gamme de polluants, est l’un des processus possibles actuellement envisagés. Cet équipement facilitera la résolution de problèmes environnementaux et permettra au cégep d’offrir une expertise supplémentaire aux partenaires locaux.

Financement : Les Subventions de recherche et développement appliquée (RDA)

À propos de Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Seul établissement d’enseignement collégial de son grand territoire, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue a été fondé en 1967. Il accueille 2 750 cégépiens à l’enseignement régulier,... Lire plus