16 décembre 2025

Les constats exploitables de l’année écoulée

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston.

Lorsque le Canada et ses communautés ont besoin de solutions, les collèges et instituts sont là pour y répondre. Et cette année n’a pas fait exception. Étant maintenant au terme de ma deuxième année à CICan, je me penche sur la manière dont notre secteur s’est mobilisé pour être au rendez-vous.

Voici quelques constats exploitables qui permettront à notre pays de continuer sur sa lancée :

1. Faire preuve de détermination

Dans une période historique comme celle-ci, qui n’arrive qu’une fois par génération et qui a des répercussions nationales, le Canada a plus que jamais besoin de ses établissements. Nous sommes les partenaires clés pour faire avancer les choses rapidement et à grande échelle.

Cette année, nous avons prouvé que lorsque nous nous rassemblons pour réfléchir et agir de manière stratégique aux solutions en matière de main-d’œuvre, lorsque nous coordonnons en temps réel à l’échelle du secteur la conception de nouveaux programmes et lorsque nous tirons parti de nos partenariats industriels et communautaires pour amplifier notre impact, le Canada en sort gagnant.

L’impact découle de l’objectif

Nous nous sommes rassemblés autour d’un objectif précis lors du premier Sommet des Leaders de CICan en avril dernier. Notre but était de mener des actions audacieuses pour le Canada, en réunissant les bonnes personnes au bon moment afin de poser les bonnes questions sur les défis auxquels le Canada est confronté, sur les priorités du nouveau gouvernement ainsi que sur les perspectives prometteuses dans le domaine de l’enseignement postsecondaire.

L’an prochain : Bâtir un Canada fort et sécuritaire

À la croisée des ambitions audacieuses et de la transformation du secteur, le Congrès Connexions 2026 de CICan transformera les idées en actions qui feront correspondre le meilleur de ce que notre secteur a à offrir avec les priorités nationales les plus pressantes du Canada. Nous orientons l’avenir de l’enseignement postsecondaire dans la direction souhaitée par notre pays et nos communautés.

2. Être les établissements nécessaires au Canada et à ses communautés

Face aux défis sans précédent de l’année écoulée, nous avons fait preuve de détermination et de résilience en tant que secteur et en tant que pays. La population canadienne a tenu bon face aux tarifs douaniers, elle a transformé les industries et a établi de nouveaux partenariats commerciaux. En tant que secteur, nous avons démontré que lorsque nous redoublons d’efforts dans ce que nous faisons le mieux, nos communautés en sortent gagnantes.

Nos établissements ont déployé de nouveaux programmes pour former les travailleuses et travailleurs qualifiés qui répondront aux besoins du pays en matière d’adoption de l’IA. Ils ont également réorganisé la fabrication nationale, construit plus de maisons de meilleure qualité et plus rapidement, pris en charge un plus grand nombre de patientes et patients et de membres de la famille vieillissants, en plus de soutenir la production et la transition énergétiques du Canada, ainsi que de veiller à ce que nous demeurions les établissements d’enseignement postsecondaire les plus accessibles au pays.

Cette volonté d’être une source de possibilités pour nos apprenantes, nos apprenants et nos communautés survient à un moment où les leaders des collèges sont confrontés à des défis opérationnels et financiers sans précédent.

Les diplômées et diplômés de nos collèges sont les bâtisseurs, les créateurs et les artisans dont la population canadienne a le plus besoin. Nous devons investir dans un système de formation publique durable pour leur avenir et celui du Canada.

La coordination maximise l’impact

Nous nous sommes mobilisés cette année pour constituer le Réseau collégial de formation et d’innovation en défense de CICan. Il s’agit là d’une coalition pancanadienne regroupant des collèges, des instituts, des cégeps et des établissements polytechniques qui mènent des actions sectorielles visant à offrir des solutions de formation et de recherche à grande échelle afin de concrétiser les investissements historiques du gouvernement en matière de préparation militaire et de défense.

3. Penser « ancré dans les réalités locales »

Ce sont 95 % de la population canadienne qui habitent à moins de 50 kilomètres d’un collège ou d’un institut canadien. Partout au pays, ces établissements sont des points d’ancrage pour les apprenantes et apprenants, les communautés et les entreprises dans les périodes de précarité.

Cette année, dans le cadre d’une innovation axée sur les problèmes et les personnes ainsi qu’ancrée dans les réalités locales, nous avons démontré que l’étendue et la portée de notre réseau constituent un atout essentiel pour le Canada.

L’innovation dont le Canada a besoin

La recherche et l’innovation menées par les collèges rassemblent les partenaires afin d’élaborer les solutions économiques et sociales dont le Canada a le plus besoin, telles que la construction de logements de meilleure qualité et plus rapidement, le renforcement de nos capacités de défense souveraine, la dynamisation de la production et de la transition énergétiques, ainsi que la réalisation de grands projets nationaux.

Les collèges mènent plus de 8 500 projets de recherche appliquée qui aident les entreprises, principalement les petites et moyennes entreprises canadiennes, à transformer leurs activités afin d’être plus productives et compétitives. Cela se traduit par près de 9 000 nouveaux produits, prototypes, procédés et services qui ont un impact immédiat sur l’économie locale, qui génèrent et maintiennent la richesse dans la région et contribuent à bâtir des communautés fortes et prospères.

4. Passer de l’intention à l’action

Étant les établissements d’enseignement postsecondaire les plus accessibles, nous avons beaucoup à apprendre et à gagner des approches autochtones au profit des apprenant(e)s, des communautés et de l’ensemble du réseau collégial. En collaborant en pleine authenticité avec nos partenaires autochtones, nous pouvons passer des intentions à l’action afin de favoriser une plus grande réconciliation économique.

Une réconciliation significative grâce à l’action

En collaboration avec trois de nos principaux instituts d’enseignement autochtones, nous avons lancé Mamawi, la première initiative autochtone nationale de CICan. Il s’agit ici d’une formidable occasion de conjuguer les efforts des apprenant(e)s, des communautés autochtones et des membres de CICan au profit de toute la population canadienne. Cela permettra d’envisager la formation aux affaires et à l’entrepreneuriat sous un angle nouveau, fondé sur les modes de connaissance et d’existence autochtones.

5. Être au rendez-vous

La population canadienne a demandé un changement, et le premier ministre Carney a présenté un plan visant à construire de manière audacieuse, stratégique et ambitieuse en catalysant les investissements et les infrastructures du secteur privé, en aidant les entreprises à exploiter l’IA et les nouvelles technologies pour être plus productives, et en proposant des solutions de formation locales et nationales pour répondre aux besoins du Canada en matière de défense.

Pour atteindre les objectifs du budget 2025 en matière de construction nationale et moyennant les investissements appropriés, les collèges et instituts sont des partenaires prêts à s’engager, comme ils l’ont toujours été.

Cette année, nous avons prouvé que l’avenir du Canada passe par les collèges, instituts, cégeps, établissements polytechniques et d’enseignement autochtones publics répartis à travers tout le pays.

À suivre : Une nouvelle orientation stratégique

À CICan, nous sommes en constante évolution et nous mettons tout en œuvre pour assurer la pertinence et l’impact de nos actions, tant pour nos membres que pour la population canadienne et notre pays. Cette année, nous avons entrepris de redéfinir la manière dont nous rassemblons, mobilisons et promouvons nos membres afin de bâtir des collèges solides, des communautés prospères et un Canada robuste.

Il nous reste encore beaucoup à faire au cours de l’année à venir. « CICan du Futur » se veut l’association nationale qui sert au mieux ses membres et qui positionne de manière optimale le secteur et ses leaders pour mener à bien cette transformation permettant de dessiner un avenir solide et sécuritaire pour le Canada et ses communautés d’un océan à l’autre.

26 novembre 2025

Transformer les idées et les intentions en réconcili-ACTION

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston.

J’aimerais avant tout remercier sincèrement l’Aîné Martin Heavy Head et Samantha Fox, présidente par intérim du Red Crow Community College (le membre le plus récent de CICan), de nous avoir si chaleureusement accueillis et de nous avoir permis de tenir ces discussions si importantes sur le territoire traditionnel du Traité 7.

Je ressors vraiment dynamisée du Colloque national sur l’éducation autochtone, qui s’est tenu à Calgary à la fin d’octobre. Un grand merci à Marsha Joseph et à nos partenaires organisateurs de l’Indigenous Institutes Consortium.

Principaux enseignements

 

De Michael Fox d’Indigenous & Community Engagement : j’ai été frappée par les quatre P de la réconciliation économique – participation, partenariat, procurement (approvisionnement) et promotion. Je suis reconnaissante d’avoir compris qu’en travaillant ensemble à des projets axés sur la communauté, il est possible d’offrir davantage aux communautés autochtones et plus efficacement, dans l’optique d’un meilleur Canada. Merci pour votre témoignage percutant et votre appel à l’action : les grands projets d’importance nationale doivent être fondés sur les droits et les possibilités des populations autochtones.

De Carol Anne Hilton d’Indigenomics : je me souviendrai toujours de votre observation judicieuse sur l’opportunité – et l’inopportunité – des recoupements entre les systèmes de connaissances autochtones et des outils comme l’IA, à savoir dans quelles circonstances et pour quelles raisons ils ne peuvent pas et ne doivent pas se confondre. Comme vous l’avez clairement énoncé, l’IA peut servir, mais elle ne remplacera jamais le savoir et la sagesse autochtones des Aînés ou du territoire.

De Tia Larocque-Graham du Saskatchewan Indian Institute of Technologies, Jennifer Taback de Design de Plume et du Cambrian College, et Lora Tisi du Niagara College, qui ont participé à la table ronde sur le leadership et l’entrepreneuriat autochtones que j’ai eu le privilège d’animer : j’applaudis votre conseil prodigué aux participantes et participants, soit que le véritable leadership consiste à faire confiance à sa voix, même lorsqu’on est la seule personne autochtone dans un groupe. Il est plus important que jamais pour les jeunes Autochtones, qui sont la prochaine génération de leaders, de voir des Autochtones réussir dans tous les domaines. Votre message commun a atteint sa cible : on ne peut pas être ce que l’on ne voit pas.

Bien entendu, les plus de 200 participantes et participants – aînés et aînées, étudiantes et étudiants, et détenteurs de savoir autochtone – ont eu de nombreuses autres discussions enrichissantes au cours de séances interactives mettant en valeur des exemples de changement et de progrès dans les organisations. On nous a rappelé une fois de plus qu’il y a beaucoup à apprendre et à gagner des approches dirigées par les Autochtones, dans un véritable esprit de création et de maintien de partenariats, des approches bénéfiques pour toutes nos activités et toutes les personnes avec qui nous travaillons.

Je remercie également Maurice Manyfingers et Misheck Mwaba, président du Bow Valley College, de leur collaboration et de leur accueil.

Une première pour CICan, mais pas la dernière

C’était une étape et une célébration monumentales, une première initiative nationale dirigée par des Autochtones pour CICan : un partenariat historique avec le Nicola Valley Institute of Technology, le Saskatchewan Indian Institute of Technologies et la Six Nations Polytechnic.

Ce fut toute une expérience et une grande leçon d’humilité que d’être invitée dans le cercle et de participer à la cérémonie traditionnelle du calumet. Cette cérémonie marquait la conclusion de notre partenariat et de notre « traité », CICan et les trois instituts autochtones poursuivant les cérémonies de partenariat et solidifiant leur engagement, avec pour témoins l’ensemble des participantes et participants au colloque.

En outre, la signature du protocole d’entente a été un gage de relations respectueuses et de réconciliation.

Nous sommes reconnaissants à la Fondation BHP pour ses conseils et le financement accordé.

En tant qu’organisation, nous aspirons à « travailler ensemble », ce que désigne le terme mamawi. Nous avons une formidable occasion de collaborer avec les apprenantes, les apprenants, les communautés autochtones ainsi qu’avec les membres de CICan pour que toute la population canadienne bénéficie de nos efforts pour envisager la création d’entreprises, l’entrepreneuriat et la recherche économique sous un nouvel angle, et les ancrer dans les modes de connaissance et d’existence autochtones.

Nous prendrons connaissance avec plaisir des valeurs qui seront enseignées par des spécialistes inuits, métis et des Premières Nations.

 

Les partenaires se sont réunis pour une cérémonie de signature marquant le lancement de Mamawi. De gauche à droite : Pari Johnston, présidente et directrice générale, Collèges et instituts Canada ; Victoria Lamb Drover, vice-présidente des études, Saskatchewan Indian Institute of Technologies ; John Chenoweth, président et directeur général, Nicola Valley Institute of Technology ; Rebecca Jamieson, présidente et directrice générale, Six Nations Polytechnic.

 

Nous espérons qu’avec nos partenaires, Mamawi fera la démonstration d’une réconciliation significative par l’action. En soutenant les approches dirigées par les Autochtones, nous développerons une collaboration plus inclusive et axée sur la communauté, et obtiendrons des résultats fructueux dans l’ensemble du système collégial.

Par l’intermédiaire de Mamawi, nous contribuons au développement du potentiel des apprenants, des communautés et des établissements de tout le pays. Dans le cadre d’une approche dirigée par les Autochtones, un nouveau cercle de gouvernance supervisera l’initiative et assurera la reddition de comptes.

Nous comprenons que nous jouons un rôle collectif de gardiens mutuels de cette initiative visant à accroître la réconciliation économique au pays. CICan et moi-même sommes engagées dans ce parcours d’apprentissage.

Passer des principes à l’action

Si vous avez assisté au Colloque national sur l’éducation autochtone d’Halifax en 2024, vous vous souviendrez de l’insistance mise sur la participation du réseau aux discussions visant à renouveler le Protole d’éducation autochtone de CICan pour souligner son 10e anniversaire.

Un an plus tard, j’ai l’honneur de saluer le travail du Comité consultatif national de l’éducation autochtone de CICan, présidé par Denise Pictou-Maloney du Nova Scotia Community College.

Pour leur travail à la réaffirmation et au renouvellement du protocole, je félicite les membres du comité consultatif :

  • Kory Wilson, directeur général, Initiatives et partenariats autochtones, British Columbia Institute of Technology
  • John Chenoweth, président, Nicola Valley Institute of Technology
  • Jason La Rochelle, directeur, Bureau de l’autochtonisation, Justice Institute of British Columbia
  • Anita Cameron, directrice, Relations stratégiques autochtones, Saskatchewan Polytechnic
  • Mara-Lee Moroz, directrice des ressources humaines et de la culture, Olds College
  • Robert Rayko, animateur culturel et communautaire, Portage College
  • Tracy Brant, présidente, Programmes d’éducation autochtones, Red River College
  • Jason Seright, vice-président, Inclusion et appartenance, Humber College
  • Dany Losier, responsable du développement et de la formation continue, Collège communautaire du Nouveau-Brunswick
  • Neil Cooke, président-directeur général, Institut des métiers et de la technologie du Manitoba (MITT)
  • Kim Martin, doyenne de l’éducation autochtone, Cégep John Abott College
  • Ainsi que l’ancienne vice-présidente aux relations extérieures et avec les membres de CICan, Anna Tonneguzzo

Fondé sur les modes de connaissance et d’existence, la justice et la responsabilité autochtones, le protocole démontre une fois de plus l’engagement permanent de CICan envers ses membres.

Nous sommes fiers d’annoncer que 77 établissements ont signé le protocole, ce qui représente 60 % de nos membres. Au cours des prochains mois, vous entendrez parler davantage des principes renouvelés du protocole et de la façon d’accéder aux ressources qui y sont associées.

Restez à l’affût pour découvrir nos façons de transformer les mots en réconciliACTION.

La suite

Tout en poursuivant ma réflexion sur les discussions et les échanges du colloque, je n’oublie pas la tâche ardue qui nous attend, de même que l’importance d’écouter nos partenaires et nos membres – autochtones ou non – et d’apprendre d’eux. Nous poursuivrons nos efforts pour devenir l’association nationale dont nos membres – et le Canada – ont besoin, aujourd’hui et à l’avenir.

Mamawi et le protocole sont les pierres angulaires de nos progrès et de nos projets.

Je poursuis avec énergie l’objectif de renforcer les qualités de leader en innovation de CICan et de défenseuse des intérêts de ses membres.

Je remercie de leur appui notre conseillère autochtone à la direction, Wendelyn Johnson, notre Comité consultatif national de l’éducation autochtone, le cercle de gouvernance Mamawi et nos partenaires.

Le fait d’avoir reçu le wampum à deux voies de la Six Nations Polytechnic nous incite à devenir de meilleurs alliés pour nos partenaires et les peuples autochtones, tout en respectant les différences et les particularités de nos modes d’existence et de connaissance.

CICan aspire à grandir et à apprendre avec vous.

29 mai 2025

Une main-d’œuvre compétitive à l’échelle mondiale, c’est au pays que ça commence

Le Canada doit impérativement diversifier ses relations commerciales, progresser sur les marchés émergents et tisser de nouveaux liens mondiaux. Le succès à long terme et la résilience de notre pays dépendent plus que jamais de notre population.

Celles et ceux qui bâtissent, cultivent, fabriquent, soignent et assurent les premières interventions ont besoin d’une ouverture sur le monde qui leur permette de s’adapter à des environnements inconnus, de communiquer au-delà des cultures, de faire preuve de réactivité et d’apporter des idées et perspectives novatrices à des employeurs confrontés à des défis locaux et mondiaux. Ce sont ces mêmes compétences que des milliers d’étudiantes et étudiants canadiens ont acquises grâce au programme Expérience compétences mondiales (ECM).

Un modèle transformateur

Le programme « Expérience compétences mondiales », qui s’est achevé en mars dernier, était un programme conjoint de Collèges et instituts Canada et d’Universités Canada. Financé par le gouvernement du Canada, il avait pour but de rendre les expériences d’apprentissage internationales plus accessibles aux étudiantes et étudiants canadiens de niveau postsecondaire.

  • Au cours des cinq dernières années, près de 15 000 étudiant(e)s canadiens ont vécu, travaillé et étudié dans plus de 100 pays grâce à ECM. Ces expériences leur ont permis d’élargir leurs perspectives, entamé des carrières prometteuses, acquis une meilleure compréhension du monde et de la place qu’ils y occupent. Les participant(e)s ont également tissé des liens internationaux qui placent le Canada en position de tête.
  • Surtout, les trois quarts des participant(e)s s’identifiaient comme autochtones, en situation de handicap ou issus de milieux défavorisés. Des jeunes qui, historiquement, sont confrontés aux obstacles les plus importants en matière d’expériences internationales. 
  • Dans tous les cas, les étudiant(e)s sont rentrés chez eux plus instruits sur le plan culturel, plus résilients, plus adaptables et prêts à réussir avec les compétences pertinentes que les employeurs recherchent et dont l’économie canadienne a besoin.

Une main-d’œuvre qualifiée, agile et mobile

Pour les travailleur(euse)s canadiens, l’expérience internationale est synonyme de capacité à intégrer le marché du travail, de compétences recherchées et de nouvelles perspectives qui confèrent à celles et ceux qui bâtissent, fabriquent et agissent un avantage concurrentiel. Pour le pays, cela signifie des réseaux mondiaux plus résistants et des entreprises canadiennes plus productives et plus compétitives. Ce dont nous avons besoin pour réaliser ce qui compte le plus.

Notre nouveau gouvernement expose ses ambitions de bâtir une économie nationale unifiée et une main-d’œuvre qualifiée, de renforcer le commerce en s’orientant vers de nouveaux partenaires, de sécuriser le pays et de protéger nos valeurs. Dès lors, des programmes de développement des compétences tels qu’ECM laissent un héritage dont l’impact sur la prochaine génération du Canada ne peut être ignoré.

12 novembre 2024

Agissons et créons un climat propice à l’action

Retour sur le Colloque national sur l’éducation autochtone de 2024

« Ne vous contentez pas d’en parler. Agissez. » Ces mots percutants ont été prononcés par un étudiant autochtone lors du Colloque national sur l’éducation autochtone de cette année. Ils illustrent parfaitement l’esprit de ce rassemblement qui aura duré deux jours et demi.

Du 27 au 29 octobre en territoire mi’kmaq à Halifax (Nouvelle-Écosse), quelque 330 chefs de file, éducateurs et représentants autochtones se sont réunis à l’occasion du Colloque national sur l’éducation autochtone. Les participantes et participants se sont penchés sur la question de l’intégration des perspectives autochtones dans les solutions visant à relever les défis les plus pressants du Canada.

On ne saurait trop insister sur l’énergie dégagée par l’événement. Les participantes et participants ont fait preuve d’enthousiasme en analysant, en discutant et en explorant des approches pragmatiques centrées sur les Autochtones. Le but étant de susciter un réel changement, notamment en comblant les lacunes en matière de compétences, en s’engageant de manière significative auprès des apprenantes et apprenants et des collectivités autochtones, tout en exploitant les connaissances autochtones pour stimuler l’innovation.

Comme l’a fait remarquer Tabatha Bull, présidente-directrice générale du Conseil canadien pour l’entreprise autochtone, « l’éducation est un puissant outil favorisant l’autonomisation et l’autodétermination. Elle procure non seulement des connaissances, mais aussi des liens qui peuvent contribuer à la revitalisation de nos collectivités. »

Nous avons été informés à la source de l’importance des liens avec la terre, des relations communautaires, de la revitalisation des langues et de l’intégration des perspectives autochtones dans le processus décisionnel des établissements au sein du réseau canadien des collèges et instituts publics. La trentaine de programmes, projets et partenariats mis en avant lors du Colloque ont tous témoigné du rôle essentiel joué par les peuples et collectivités autochtones en tant que partenaires. Que cela soit dans le domaine de l’éducation ou dans celui de la recherche de solutions, mais aussi comme acteurs du changement et moteurs de l’économie du Canada.

Par exemple, le Collaborative Online Indigenous Intercultural Learning Pathway du North Island College réimagine l’apprentissage en ligne dans une optique autochtone. Il met l’accent sur les liens avec la terre et la collectivité, ainsi que sur les cinq piliers de l’éducation autochtone (respect, pertinence, réciprocité, responsabilité et relations).

En Saskatchewan, le projet pawâcikêwikamik: The Innovation Collective se fait en partenariat avec le Saskatchewan Indian Institute of Technology. Il permet aux entrepreneurs autochtones de bénéficier d’un mentorat, d’un espace « MakerLodge » et de microsubventions non remboursables pour concrétiser leurs idées, créant ainsi de nouvelles pistes de croissance pour les collectivités.

La santé mentale étudiante a également fait l’objet d’une attention particulière. Nous avons appris comment la première Norme nationale du Canada sur la santé mentale et le bien-être des étudiants du postsecondaire aide des établissements comme l’Assiniboine College et le George Brown College à avoir un impact durable. Cela est tout particulièrement vrai pour les étudiantes et étudiants autochtones, ces établissements s’efforçant en effet de répondre aux appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation.

Au Mohawk College, le Centre for Indigenous Relations, Knowledge, & Learning et les Services aux étudiant(e)s autochtones ont démontré le pouvoir de la collaboration relationnelle et du leadership autochtone.  Leur guide Tetewatatyenawa:se Approach to Indigenous Engagement donne aux différents services du collège les moyens de dialoguer de manière constructive avec les peuples, les collectivités et les organisations autochtones, en intégrant les modes de connaissances et d’action autochtones dans les politiques, les procédures et les pratiques éducatives. La Red Deer Polytechnic a renforcé cette vision en illustrant la manière dont son Reconcili-Action Plan, qui intègre les perspectives autochtones dans la planification stratégique, peut stimuler les partenariats susceptibles d’améliorer la situation de toutes et tous les étudiants.

Le Centre Nidetin du Collège Ahuntsic (« J’écoute » en anishnaabemowin) stimule les efforts de décolonisation par la revitalisation de la langue innue, la formation en soins de santé culturellement sécuritaires, les pratiques en sciences humaines axées sur la terre et l’autochtonisation des cours de philosophie. Le Centre soutient également la préservation des connaissances des Anciennes et Anciens en plus de décoloniser les pratiques de stage au Nunavik en établissant un lien entre les établissements non autochtones et les perspectives autochtones.

Des progrès immenses ont certes été accomplis. Il reste néanmoins évident que les peuples autochtones sont confrontés à des défis complexes pour assurer leur autodétermination, une représentation équitable et un accès égalitaire à l’éducation. S’il est bien un message qui a été transmis haut et fort à la communauté collégiale, c’est celui-ci : la réconciliation n’est pas seulement une question d’équité, de diversité et d’inclusion, elle est indissociable de notre identité canadienne. Il en faut plus que des mots, cela exige une action stratégique distincte, sincère et adaptée aux besoins uniques des communautés autochtones.

Renouveler le Protocole sur l’éducation des Autochtones 

Pour CICan, le Colloque a été une occasion cruciale de faire progresser les initiatives de notre Feuille de route pour 2026 dans des domaines à fort impact, dont notre engagement renouvelé en faveur de la réconciliACTION. Nous nous sommes penchés sur notre vision commune pour promouvoir et préserver la culture, les connaissances et l’histoire autochtones dans le cadre de l’enseignement postsecondaire. Des discussions importantes ont notamment été entamées en vue de réviser et de mettre à jour le Protocole sur l’éducation des Autochtones de CICan, qui célèbre cette année son dixième anniversaire. Ce sont 73 membres de CICan qui ont signé le Protocole, et beaucoup de choses ont changé dans le contexte canadien et postsecondaire depuis son lancement il y a 10 ans.

Qu’avons-nous pu entendre ?

Tandis que les principes du protocole sont solides et pertinents, il reste des défis à relever pour les rendre opérationnels au sein des établissements. Un appel clair a été lancé en faveur d’une collaboration plus efficace avec les établissements postsecondaires autochtones plus modestes, dans le respect de leur souveraineté culturelle et des principes de PCAP® (propriété, contrôle, accès et possession) des Premières Nations. Mais ce qui est peut-être le plus important, c’est que le Protocole doit être considéré comme une responsabilité partagée par tous les services. Ses principes doivent être reconnus comme un impératif stratégique, pleinement intégré dans les établissements membres de CICan afin de susciter un changement authentique et durable.

Regarder vers l’avenir

Dans les mois à venir, CICan travaillera en étroite collaboration avec ses membres, son Comité consultatif national autochtone et ses partenaires autochtones afin de mettre à jour le Protocole et de mobiliser un plus grand nombre de membres. Nous veillerons à ce qu’il promeuve la réconciliation à tous les niveaux de l’établissement et à ce qu’il aborde les défis et les lacunes persistants. Nous demeurons résolus à affirmer que la réconciliation dans le secteur postsecondaire du Canada se doit d’être un engagement concret et vivant, considéré comme un outil puissant pour relever les défis du Canada en plaçant les perspectives autochtones au premier plan.

27 septembre 2024

Un engagement renouvelé en faveur de la réconciliACTION

À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le 30 septembre, nous avons une pensée pour les enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux et nous rendons hommage aux survivants et survivantes, à leurs familles et à leurs communautés. Cette journée est un puissant rappel du douloureux héritage des pensionnats et de la nécessité indéniable d’un changement significatif et durable.

La réconciliation ne doit pas en rester aux paroles; elle doit s’accompagner de gestes. Pour le milieu de l’éducation, cela signifie supprimer les obstacles qui freinent les étudiant·es autochtones, et reconnaître et valoriser les connaissances et les pratiques autochtones en les intégrant de manière significative dans les programmes d’études, la pédagogie et la recherche des collèges et instituts. Ce n’est pas qu’une question d’inclusion, c’est aussi le fait d’accueillir le pouvoir transformateur du savoir autochtone pour stimuler l’innovation et relever les plus grands défis du Canada.

  • Dans le blogue : Découvrez des exemples récents de collaboration entre les collèges et les communautés autochtones dans le cadre de projets de recherche axée sur les défis ici.

CICan concentrera ses efforts à amplifier les voix et le leadership autochtones de manière à faire progresser le savoir, les perspectives et les pratiques autochtones dans l’ensemble du secteur des collèges et instituts. Cet engagement fait partie intégrante de notre feuille de route pour 2026, dans laquelle la réconciliation ressort comme valeur fondamentale qui façonne nos actions, notamment :

  • Travailler avec les établissements membres dirigés par des Autochtones pour promouvoir leurs objectifs précis de développement du leadership, des capacités et de partenariats afin de répondre aux besoins des communautés.
  • Réclamer du soutien fédéral accru pour la population étudiante et la recherche autochtones.
  • Approfondir nos relations avec les organisations autochtones nationales pour les aider à améliorer la situation des étudiant(e)s des collèges et instituts.

En somme, l’engagement renouvelé de notre secteur en faveur de la réconciliation prendra la forme d’une version actualisée du Protocole d’éducation des Autochtones.  

Après 10 ans : un Protocole sur l’éducation des Autochtones renouvelé 

Depuis 2014, notre Protocole sur l’éducation des Autochtones sert de cadre pour améliorer les résultats scolaires des apprenant(e)s autochtones et aider nos établissements membres à soutenir leur population autochtone. Le Protocole ne concerne pas que les programmes; il concerne aussi les cadres de gouvernance, le respect mutuel et la responsabilité. À ce jour, 72 de nos établissements membres ont signé le Protocole.

  • Dans le blogue : Découvrez le dynamisme des établissements postsecondaires autochtone du Canada – un royaume de résilience, de progrès et de défis permanents – ici.

Cette année, qui coïncide avec le dixième anniversaire du Protocole, CICan entreprend de le réévaluer et le réactualiser. Grâce à une approche de création collaborative avec des conseillers, conseillères, partenaires et membres autochtones, ce renouvellement fera en sorte que le Protocole continue à répondre aux besoins et aspirations en constante évolution des communautés autochtones, implique encore plus de collèges et d’instituts et suscite des changements transformateurs dans l’ensemble de notre secteur. 

  • Le saviez-vous? Comme plus 86 % des Autochtones résident dans un rayon de 50 km d’un campus collégial, les collèges et instituts sont leurs principaux fournisseurs de programmes d’études postsecondaires. Nous offrons plus de 300 programmes menant à un titre de compétences conçus pour répondre aux besoins particuliers des populations autochtones et à ceux de leurs communautés. 

Prenez part au voyage collectif de la réconciliation 

La réconciliation est un chemin que nous devons parcourir ensemble. Du 27 au 29 octobre 2024, CICan, en partenariat avec l’Indigenous Institutes Consortium (IIC), accueillera le Colloque national sur l’éducation autochtone. Organisé sur les terres ancestrales du peuple micmac, ce colloque réunira des dirigeant·es de l’enseignement postsecondaire de tout le pays pour examiner comment l’éducation autochtone peut apporter des solutions aux plus grands défis du Canada. Nous y soulignerons également le 30e anniversaire de l’IIC et lancerons le renouvellement du Protocole sur l’éducation des Autochtones de CICan, qui célèbre son 10e anniversaire cette année. 

Prenez part à la discussion avec nous – détails et inscription ici.

13 septembre 2024

Feuille de route de CICan pour 2026

Nous vivons dans une période dynamique, changeante et déstabilisante. À CICan, nous évoluons pour répondre au moment. Nous avons une nouvelle équipe de direction et une nouvelle structure organisationnelle. Une nouvelle vision pour générer un impact avec un regard tourné vers l’avenir. Et un nouveau plan pour nous y rendre.

Notre Feuille de route pour 2026 orientera notre programme sur les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

Notre mission et nos valeurs continueront de renforcer le système collégial canadien afin de relever les plus grands défis du Canada – et du monde – tels que le logement, les soins de santé, la main-d’œuvre future ainsi que la diversification et la croissance économiques.

Pour la première fois, nos cinq nouveaux Objectifs d’impact orienteront nos ressources vers les domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter des changements tangibles. Dans lesquels les collèges et instituts peuvent produire des résultats pour leurs communautés et pour le pays. Et nos trois priorités stratégiques feront de CICan une organisation plus agile, adaptée à ses objectifs et mieux placée pour servir les intérêts de nos membres. Parce qu’après tout, nos 135 membres sont au cœur de tout ce que nous faisons.

Le moment est venu pour les collèges et instituts du Canada.

Ensemble, nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

02 juillet 2024

Une nouvelle orientation stratégique

Qu’ai-je en tête? Avec Pari Johnston.

Les Canadiennes et Canadiens peuvent s’attendre à de nombreux changements au cours des 18 prochains mois. Dans la perspective des prochaines élections fédérales, il est clair que les collèges et instituts non seulement peuvent, mais aussi se doivent de concentrer leurs efforts sur les besoins les plus pressants du Canada.

Ma priorité est de parvenir à une plus grande intégration dans notre travail afin de maximiser l’impact.

En termes concrets, notre message est le suivant : les collèges et instituts sont les partenaires de terrain qui trouveront des solutions pour construire davantage de logements, intégrer un plus grand nombre de nouveaux arrivants, aider les entreprises locales à passer à l’économie verte et former les professionnels de la santé et des services à l’enfance dont notre pays a désespérément besoin.

Face à de tels enjeux nationaux, il est impératif pour nous de faire valoir notre proposition de valeur publique et politique, d’accroître notre impact et de conjuguer les efforts des établissements pour aboutir à des résultats concrets.

Les Objectifs à fort impact sont au cœur de notre orientation stratégique.

CICan est à la croisée des chemins. Nous avons une nouvelle équipe de direction et notre structure d’organisation a été modifiée. Grâce à votre contribution, nous avons mis à jour et prolongé notre Plan stratégique jusqu’en 2026.

Toutes nos actions sont focalisées sur les intérêts de nos membres en cette période de bouleversements.

La Feuille de route pour 2026 de CICan a été approuvée par notre Conseil d’administration au printemps dernier et guidera nos activités au cours des 18 prochains mois. Elle orientera le programme de CICan pour nous aider à définir les priorités et les activités ayant un impact. Elle veillera également à nous positionner pour affronter l’évolution de ce contexte instable et complexe.

La feuille de route introduit également des Objectifs à fort impact qui apporteront des réponses ciblées aux problèmes pressants qui se posent au Canada et à nos membres. Nos ressources seront dès lors affectées à des domaines prioritaires dans lesquels nous souhaitons apporter un réel changement.

Nous vous en dirons plus sur la Feuille de route dans les semaines et les mois à venir. 

Je suis persuadée que cela positionnera notre secteur dans une optique stratégique, permettant ainsi à CICan d’être plus focalisée et mieux adaptée. Nous serons ainsi capables de mieux servir nos membres et d’accroître notre impact sur les collectivités que nous desservons.

Ensemble, autour d’objectifs communs face à des défis collectifs, nous allons accomplir de belles choses pour le Canada et pour le monde.

CICan est à son apogée quand elle est nourrie de dirigeantes et dirigeants forts. Vos contributions nous permettent d’aller de l’avant en toute confiance. Vos priorités orientent notre plaidoyer, vos besoins guident nos services et votre impact inspire notre message.

Nous agirons pour les Canadiennes et les Canadiens en traçant une voie qui sera intentionnelle et intégrée pour renforcer l’impact de nos actions.

Consultez notre Feuille de route pour 2026.

17 juin 2024

Dans les chiffres : L’enseignement postsecondaire autochtone au Canada

L’enseignement postsecondaire autochtone au Canada s’inscrit dans un contexte dynamique marqué par la résilience, les progrès et les défis constants. Les dernières données de Statistique Canada (StatCan), ainsi que les données du recensement de 2021, font la lumière sur cette situation. Elles soulignent le rôle essentiel joué par les collèges et instituts ainsi que la nécessité de constamment veiller à ce que ces étudiant(e)s bénéficient d’un accès équitable. 

Voyons cela de plus près!

Tendances au sein de l’enseignement postsecondaire autochtone

Malgré certaines difficultés, les peuples autochtones ont accompli des progrès notables dans le domaine de l’éducation. Alors que 16 % des Autochtones sont titulaires d’un diplôme universitaire (contre 36 % pour l’ensemble de la population), 23% ont obtenu un titre de compétences de niveau collégial et 11% ont effectué un apprentissage. Ces chiffres dépassent ceux de l’ensemble de la population (Statistique Canada, 2021). Toutefois, si la proportion d’adultes autochtones titulaires d’un baccalauréat ou un diplôme supérieur a augmenté depuis 2016, l’écart entre les populations autochtones et non autochtones s’est creusé.

Source : MELVIN, Alexandria. 2023 « Niveau de scolarité postsecondaire et résultats sur le marché du travail chez les Autochtones au Canada, résultats du Recensement de 2021 ». Regards sur la société canadienne, octobre, produit no 75-006-X au catalogue de Statistique Canada.

Le saviez-vous? La moitié des nouveaux inscrits autochtones dans l’enseignement postsecondaire commencent leur parcours dans des collèges, contre 37% pour les non-autochtones (Statistique Canada, 2024). En outre, les nouveaux inscrits autochtones dans les collèges sont beaucoup plus souvent des femmes. Ils et elles ont également en général 20 ans (ou plus), ce qui diffère des nouveaux inscrits non autochtones. Ces statistiques illustrent le rôle essentiel que jouent les collèges. En effet, ils offrent des possibilités d’éducation accessibles et bienveillantes aux apprenant(e)s autochtones à tous les stades de leur vie, indépendamment de leurs conditions de vie. Non sans oublier que cela se passe dans leurs propres collectivités et que cela inclut également des services essentiels d’accompagnement.

Source : Statistique Canada. Tableau 37-10-0264-01  Nouveaux inscrits aux études postsecondaires selon l’identité autochtone, le titre scolaire, le domaine d’études (regroupements STGM et SACHES (non-STGM)), le genre et l’âge.

Relever les défis : Disparités régionales et vie dans les régions éloignées 

Le parcours éducatif des peuples autochtones n’est pas sans difficulté. Les injustices passées et présentes (telles que l’héritage des pensionnats et les traumatismes intergénérationnels), associées aux difficultés structurelles actuelles (accès limité aux établissements d’enseignement, insécurité alimentaire et pénurie de services de garde d’enfants pendant les études), ont longtemps jeté une ombre sur l’éducation des Autochtones.

Au sein des populations autochtones, ce sont tout particulièrement les jeunes des Premières Nations qui sont confrontés à de nombreux défis. Notons parmi ces enjeux un nombre plus élevé de jeunes parents, de ménages à faible revenu et de résidences rurales, ce qui contribue à une disparité des taux d’achèvement des études postsecondaires par rapport aux jeunes non-autochtones. En conséquence de ces défis, les jeunes non-autochtones sont près de deux fois plus à même (72%) que les jeunes des Premières Nations (37%) d’avoir terminé ou récemment suivi un programme d’études postsecondaires (Statistique Canada, 2023).

Source : LAYTON, Jaclyn. 2023. « Les jeunes des Premières Nations : expériences et résultats relativement à l’éducation aux niveaux secondaire et postsecondaire ». Juin, produit no 81-599-X au catalogue de Statistique Canada.

Pour ajouter à la complexité de la situation, les collectivités autochtones sont situées de manière disproportionnée dans les zones rurales et isolées. En 2016, ces régions abritaient 26% des Autochtones âgés de 19 à 45 ans, contre seulement 3 % de la population non autochtone (Statistique Canada, 2023). 

Comment cela se traduit-il en termes de résultats scolaires? Les personnes vivant dans des zones facilement accessibles sont nettement plus nombreuses à avoir terminé leurs études secondaires que celles vivant dans des zones très éloignées. Une analyse élargie par âge révèle également que les taux d’achèvement des études secondaires et de fréquentation de l’enseignement postsecondaire sont plus élevés chez les membres des Premières Nations vivant en dehors des zones rurales. En effet, près de la moitié des femmes et plus d’un tiers des hommes font des études postsecondaires ou sont en voie de les achever.

Source : LAYTON, Jaclyn. 2023. « La distance comme facteur de l’achèvement des études secondaires chez les Premières Nations, les Métis et les Inuit ». L’éducation, l’apprentissage et la formation : Série de documents de recherche, juin, produit no 81-595-M au catalogue de Statistique Canada.

La proximité des établissements postsecondaires joue donc un rôle crucial dans la réussite des apprenant(e)s autochtones. Heureusement, 86 % des Autochtones vivent à moins de 50 km du campus d’un collège ou d’un centre de services. Toutefois, la proximité à elle seule ne suffit pas. Il est essentiel de proposer des options flexibles, adaptables et culturellement réactives pour combler le fossé dans l’enseignement postsecondaire et permettre aux apprenant(e)s autochtones d’atteindre leur plein potentiel. Citons à titre d’exemple les programmes de proximité, les partenariats avec les collectivités et les ressources en ligne.

Les instituts autochtones du pays, comme ceux de l’Ontario, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, ainsi que les collèges du Nord comme le Nunavut Arctic College et la Yukon University, jouent également un rôle de premier plan. Leurs emplacements, ainsi que leurs capacités et leur compréhension culturelle permettent de répondre aux besoins de la collectivité et d’offrir des programmes pertinents et accessibles qui donnent aux apprenant(e)s autochtones les moyens d’agir.

Envisager l’avenir : Donner à la jeunesse autochtone les moyens de bâtir un avenir plus solide

Le Forum des politiques publiques indique qu’environ 350 000 jeunes Autochtones atteindront l’âge adulte d’ici 2026. Renforcer les moyens d’action de ces individus en leur offrant un enseignement postsecondaire et une formation de qualité et adaptés à leur culture permettra non seulement de promouvoir l’inclusion sociale et la justice, mais aussi d’aider le Canada à remédier à son sous-emploi et à ses pénuries de compétences. On estime qu’en apportant un soutien à ces jeunes, on peut stimuler notre économie à hauteur de 27,7 milliards de dollars par an (Forum des politiques publiques, 2024).

Forts de leurs perspectives uniques, les systèmes de connaissances autochtones offrent de précieuses solutions pour aborder les enjeux pressants du Canada. De plus en plus de collèges le reconnaissent et s’impliquent dans des partenariats communautaires de recherche appliquée avec des organisations autochtones. Une telle démarche s’inscrit dans le cadre de leur engagement en faveur de l’innovation sociale et de la recherche menée pour le compte de leurs partenaires. Par exemple, au Centre for Innovation and Research in Unmanned Systems du SAIT, les chercheuses et chercheurs collaborent avec la Première Nation de Stoney Nakoda et les services de santé de l’Alberta pour mettre au point une flotte de drones évolutive. Celle-ci sera capable de prendre en charge les livraisons de produits médicaux et d’amplifier les signaux des drones dans les zones reculées.

Programmes et aides dédiés aux populations autochtones

Les collèges et instituts sont les principaux fournisseurs d’enseignement postsecondaire pour les apprenant(e)s autochtones de tout le Canada. Ils s’efforcent continuellement d’écouter, d’apprendre et de collaborer avec les peuples autochtones afin d’améliorer l’expérience éducative de leurs apprenant(e)s. Nous offrons des formats d’apprentissage flexibles et des services d’aide tels que garde d’enfants, conseils et mentorat. Ce à quoi s’ajoutent près de 300 programmes et cours centrés sur les populations autochtones dans les dix provinces et territoires du Canada.

Grâce aux programmes nationaux de CICan, dont La boussole des compétences, l’impact des collèges et instituts est également considérable. En effet, ils apportent leur soutien aux jeunes Autochtones et aux nouveaux arrivants qui ne sont actuellement ni en emploi, ni aux études, ni en formation. Cette initiative accessible aide les jeunes Autochtones à acquérir des compétences essentielles et à se préparer à la vie professionnelle. Elle met également à disposition de nos membres le Cadre curriculaire de la boussole des compétences, une ressource durable qui permet aux instituts d’adapter leurs programmes aux besoins spécifiques des jeunes Autochtones.  

Les collèges et instituts aident également les apprenant(e)s autochtones à tisser des liens dans le monde entier grâce à l’initiative Expérience compétences mondiales (ECM). Cette initiative permet aux étudiantes et étudiants canadiens de l’enseignement postsecondaire d’acquérir de nouvelles compétences internationales, ce qui renforce leur résilience, leur capacité d’adaptation et leur aptitude à la réussite. Par exemple, I’M SIENT (International Mobility Supporting Indigenous Entrepreneurs), financé par ECM au Sault College en Ontario, permet aux étudiant(e)s autochtones d’améliorer leurs compétences techniques et analytiques en collaboration avec des entrepreneur(e)s autochtones de la région du Yucatan, au Mexique.

Conscients que la réconciliation autochtone est un processus évolutif, nous restons attachés à des approches sensibles à la culture. Un tel dévouement constant fait que le potentiel de changement positif et de renforcement des moyens d’action au sein des collectivités autochtones est immense.    

Passer à l’action :

Les collèges et instituts peuvent faire progresser leur implication en se joignant aux 72 établissements qui ont signé le Protocole sur l’éducation des Autochtones de CICan. Élaboré en 2014, ce protocole souligne la nécessité de mettre en place des structures et des approches adaptées pour répondre aux besoins des peuples autochtones en matière d’éducation, afin de soutenir leur autodétermination et le développement socio-économique de leurs collectivités.  

Pour marquer son 10e anniversaire et faire le point sur les progrès accomplis et les lacunes persistantes, CICan entreprendra une mise à jour du protocole et examinera les possibilités de mobiliser davantage ses établissements membres. Cette démarche sera entreprise lors du prochain Colloque sur l’éducation autochtone qui se tiendra à Halifax du 27 au 29 octobre et que nous organisons en partenariat avec l’Indigenous Institutes Consortium (IIC).

08 avril 2024

Mon « Pourquoi ? »

Qu’ai-je en tête ? Avec Pari Johnston

La semaine prochaine, la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland présentera le budget fédéral. Des investissements y seront vraisemblablement prévus dans les domaines du logement, de l’éducation de la petite enfance, des soins de santé et pour la prochaine génération. Pour CICan, c’est l’occasion de s’assurer que vous, nos membres, soyez en mesure de contribuer au programme national à long terme.  

Il est essentiel d’investir dans les compétences et l’innovation si l’on veut assurer l’avenir de la population canadienne dans ce monde en évolution constante qui est le nôtre. Ma vision est celle d’un Canada où ses collèges et instituts publics sont réputés être des partenaires incontournables pour relever les plus grands défis de politique publique de notre pays. Je pense notamment aux logements durables et abordables, à la sécurité alimentaire, à la transition vers des énergies propres, à la productivité et à la transformation industrielle, non sans oublier les besoins croissants de l’économie des soins.  

Réfléchir à «pourquoi» il faut investir dans l’enseignement et la recherche appliquée des collèges et instituts transforme chaque défi en une occasion pour les éducateurs, partenaires et innovateurs que nous sommes de consolider notre rôle dans la recherche de solutions. 

Je comprends notre impact. 

Cette saison du budget marque également une étape importante pour moi. En effet, elle correspond à mes 100 premiers jours à CICan et j’ai eu beaucoup à réfléchir depuis mon entrée en fonction en décembre! 

Je suis issue d’une longue lignée d’éducatrices et d’éducateurs. Sur trois générations, les membres de ma famille ont compté des enseignantes et enseignants, des directrices et directeurs d’école, des instructrices et instructeurs et des surintendantes et surintendants auprès de commissions scolaires. J’ai aussi consacré ma carrière à renforcer l’impact de l’écosystème canadien de la recherche, du talent et de l’innovation, d’abord à Universités Canada, puis à Génome Canada. Je suis fière d’avoir atterri à CICan, où je travaille maintenant avec le plus grand réseau postsecondaire du Canada tout en continuant sur ma lancée d’impact. 

Ce serait un euphémisme de dire que ces derniers mois ont été très agités. Notre secteur est soumis à de fortes pressions, en raison de la baisse des financements provinciaux et de l’augmentation des exigences du marché du travail. Et le tout s’inscrit dans un contexte de débat national largement médiatisé sur la croissance durable du nombre d’étudiants internationaux et sur la concurrence mondiale en matière de talents et de compétences.  

J’arrive donc à un moment charnière pour jouer mon rôle de 8e intendante de cette importante organisation nationale. Je suis enthousiaste à l’idée de concevoir une approche du travail qui soit intentionnelle, intégrée et efficace, tout en veillant à répondre aux besoins et aux priorités en constante évolution des membres. 

J’ai déjà été impressionnée de vous voir si nombreux à Ottawa pour discuter de vos visions d’impact accru lors de notre Colloque national sur la recherche appliquée, en février dernier. Je sais que vous comptez sur CICan pour rassembler notre secteur, trouver un objectif commun et réimaginer les programmes de recherche et les investissements, mais aussi pour faire preuve d’audace quant aux résultats atteignables en positionnant les collèges et instituts au cœur d’un programme de recherche axé sur la mission. Nous vous en dirons plus à ce sujet. 

Je vous comprends. 

Pour terminer, merci pour l’accueil incroyable qui m’a été réservé. J’ai pris la route pour rencontrer des membres dans tout le pays. J’ai été impressionnée par les forces individuelles dont j’ai été témoin et j’ai été émerveillée par les possibilités offertes en unissant nos forces.  

Chaque établissement a sa propre approche qui détermine son impact à de nombreux niveaux. J’ai découvert des exemples remarquables de conception durable dans l’infrastructure des campus, ainsi que de nouveaux centres pour l’énergie propre et l’innovation automobile. J’ai aussi pu entendre les aspirations de hauts responsables en matière de développement communautaire et voir comment vos établissements intègrent les arts, les technologies et l’éducation autochtone. Je suis impatiente de poursuivre ma tournée, d’écouter et d’en apprendre davantage pour nourrir et guider notre travail ici à Ottawa. 

Lorsque nous donnons de l’ampleur à nos engagements communs pour appuyer nos collectivités, ainsi que pour rendre l’apprentissage accessible, trouver des solutions pratiques aux enjeux de recherche de nos partenaires et relever les défis urgents en matière de main-d’œuvre au niveau national, notre impact n’a pas d’égal.  

Tel est mon «pourquoi».

31 janvier 2024

Sustainable investment in the public post-secondary sector is the national conversation we should be having, not unsustainable growth in international students

Publié dans le Toronto Star le 31 janvier 2024. (En anglais seulement)

By: Pari Johnston, President & CEO, Colleges and Institutes Canada

Canada’s post-secondary sector is facing an unprecedented crisis. Unless you have been living under a rock the past week, you have heard the alarm bells sounding across the country about the rapid-fire rollout of the new international student cap. While the federal government has positioned this as a quick fix for current housing and healthcare challenges, it’s a high-stakes move with far-reaching consequences. 

The Immigration Minister himself has called this a « blunt tool. » In fact, it’s far worse. This hasty cap announcement will exacerbate the impact of chronic underinvestment in our publicly supported post-secondary institutions. Provincial spending on post-secondary education has diminished over the last decade. Along with tuition freezes and rising operational costs, publicly funded institutions have come to rely on international student fees to meet training demands and sustain support services for Canadian students.

The Minister’s decision to decrease international student enrollments without adequate notice or consultation has pushed Canada’s post-secondary sector to a tipping point. Never has there been a more urgent need to shift our public policy attention and federal-provincial discussions toward the sustainable funding of Canada’s colleges and universities to drive long-term growth, productivity and innovation in this country. 

According to Higher Education Strategy Associates, over the past thirteen years, international student fees have sustained 100 per cent of the increased operating spending by post-secondary institutions. A substantial decline in international student enrollments, particularly in Ontario, where a cap is likely to result in a 50 per cent intake cut, equates to hundreds of millions, if not billions, of dollars lost.  

And this crisis extends beyond finances.  

Declining enrollment not only impacts an institute’s financial sustainability but adversely affects the quality and accessibility of education for domestic students, particularly those in rural, remote, and Indigenous and minority language communities. In other words, international students don’t take spots from their domestic peers; they make them by contributing to program viability. Without enough international students, programs – and even entire institutions- may be unable to sustain themselves. 

There will also be a domino effect, impacting local economies, businesses, and communities in many parts of the country. 

A defining aspect of college and institute education is that curricula are designed with industry to meet business needs. Local businesses, particularly small-to-medium-sized businesses, have long benefited from the economic contributions of international students. Now, they, alongside key industries crucial to Canada’s future, are under threat.  

According to Stats Canada, the current labour shortage for those with a college or institute credential is 198,615 roles, a 65 per cent jump in five years. This shortage extends across various programs with significant international student enrollments, particularly in STEM fields critical for Canada’s economic growth.  

In the health care sector, for instance, Statistics Canada reports that 62 per cent of international students training in Canada do so at a college or institute, covering roles such as personal support workers, nurses, and laboratory technicians. This underscores these institutions’ indispensable role in shaping Canada’s future workforce, making the case for sustained public investment even more critical.  

Most immediately, we need a commonsense revisit of the cap’s rushed implementation with an end to the current processing moratorium. Over the medium term, the situation requires a long, hard look at public funding for colleges and universities in this country. Federal and provincial governments must engage in a serious dialogue that addresses underlying structural drivers to ensure the viability and vitality of our system.  

Failure to do so risks the sector’s sustainability and, thus, the livelihoods of many Canadians and Canada’s economic outlook and social well-being. Colleges and institutes stand ready to partner in this mission-critical public policy conversation and are keen partners in finding solutions.  

Let’s end the blunt force trauma of Minister Miller’s self-professed “blunt” tool and focus on the systemic issues that drove this hasty response.