22 novembre 2023

Bâtir un avenir meilleur : le rôle des collèges et instituts dans le logement étudiant

Le logement étudiant au Canada est en pleine crise. Les loyers augmentent, les options de logement abordable se raréfient et la population étudiante des collèges et instituts afflue, avide d’apprendre et d’avoir un impact positif sur notre économie. Il en résulte que nombre de ces étudiantes et étudiants vivent dans des lieux inadéquats, inabordables ou inappropriés à leurs besoins. Ces circonstances de vie, pour le moins médiocres, peuvent affecter non seulement leurs résultats scolaires, mais aussi leur santé et leur bien-être en général (source, 2019). Et ce n’est un secret pour personne que cette crise, comme tant d’autres, touche de manière disproportionnée les groupes en quête d’équité. Elle exacerbe les inégalités existantes et entrave l’accès à une éducation de qualité et donc à des débouchés professionnels valorisants.

Fort heureusement, les collèges et instituts reconnaissent que des logements étudiants sécuritaires, accessibles et abordables vont au-delà de la simple commodité. Ils sont indispensables à une éducation inclusive et de qualité. C’est la raison primordiale pour laquelle nous retroussons nos manches et plongeons tête la première pour établir de nouveaux partenariats et mettre en œuvre des solutions innovantes et pratiques. L’objectif est de permettre ainsi la conception, l’approbation et la construction rapide de nouveaux logements étudiants. Par exemple :

  • Le Cégep de Rivière-du-Loup travaille en collaboration avec la Commission scolaire de Kamouraska sur un projet de résidence étudiante. Il a mis au point un répertoire de toutes les offres de logement étudiant disponible.
  • Le Niagara College triple ses logements sur le campus dans le cadre de son nouveau plan directeur, lequel prévoit également des rénovations et des améliorations des résidences existantes sur le campus.
  • Les Humber College, Loyalist College et Georgian College ont tous conclu des partenariats pour mettre en relation les étudiantes et étudiants à la recherche de logement abordable avec des aînés ayant un espace disponible.
  • Le Vancouver Community College prévoit de réaménager sa propriété d’East Vancouver pour y inclure à la fois de nouveaux espaces éducatifs et une série de tours résidentielles de 25 étages au maximum, lesquelles pourraient accueillir plus de 3 300 logements.
  • Le Conestoga College utilise les recettes provenant des droits de scolarité des étudiants internationaux pour construire, acheter, louer ou rénover des bâtiments dans la région de Kitchener et y accueillir ses étudiantes et étudiants. Le collège a récemment acheté un immeuble de 12 étages dans le centre-ville de Kitchener pour l’utiliser comme résidence étudiante. Il a également acheté un immeuble de cinq étages à quelques rues du campus de Waterloo.
  • Le Selkirk College a initié un projet de construction de logements étudiants de 112 lits sur le campus de Castlegar et de 36 unités sur le campus Silver King de Nelson, dans le but d’améliorer les résultats des apprenants et de renforcer les collectivités.

Mais notre rôle ne se limite pas aux solutions de logement étudiant. Nous nous attaquons également aux pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs mêmes qui sont responsables de la construction des logements nécessaires à la population canadienne. Nous offrons en effet une large gamme d’expériences d’apprentissage pratique et de

Plus remarquable encore, ces programmes ont un impact positif avant même la diplomation. Prenons l’exemple du partenariat innovant entre le Mohawk College et CityHousing Hamilton (CHH). Dans le cadre de cette collaboration, soixante-trois étudiantes et étudiants du programme de technicien en ingénierie de la construction et de la rénovation de bâtiments du Mohawk College acquièrent une solide expérience d’apprentissage en milieu de travail dans le cadre d’un projet d’apprentissage par le service de 112 heures. Ce projet contribue à offrir des logements abordables aux personnes qui vivent et travaillent dans cette collectivité diversifiée qu’est Hamilton. Quant au Holland College, il s’est associé au gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard et à l’Association de la construction de l’Île-du-Prince-Édouard pour inciter les étudiantes et étudiants des programmes de charpenterie, d’électricité de construction et de plomberie à construire 32 minimaisons pour les habitants de la province figurant sur le registre des logements sociaux.

Pourtant, malgré ces efforts remarquables, la réalité reste que la crise du logement s’étend au-delà de la population étudiante. Elle est façonnée par une multitude de facteurs qui échappent au contrôle des collèges et instituts. C’est pourquoi nous plaidons en faveur d’une approche holistique pour répondre aux besoins de logement étudiant dans le cadre d’une réponse globale à la crise générale du logement au Canada. Nous recommandons au gouvernement d’investir 2,6 milliards de dollars sur trois ans dans un nouveau Programme de prêts et subventions pour le logement étudiant. Cette initiative permettra d’apporter une aide financière aux collèges et instituts pour la création de 40 000 lits étudiants partout au pays. Nous recommandons également au gouvernement de veiller à ce que les besoins spécifiques des étudiantes et étudiants en matière de logement soient pris en compte dans les politiques, la collecte de données et les programmes du gouvernement fédéral.

Pour en savoir plus sur nos recommandations, consultez notre déclaration publiée à l’occasion de la Journée nationale de l’habitation, le 22 novembre.

 

16 octobre 2023

Dialogue d’adieu avec Denise Amyot, Réflexion sur le passé et perspectives d’avenir

Dans cet épisode spécial de notre balado, nous nous entretenons avec Denise Amyot, cette dirigeante visionnaire qui a modelé la trajectoire de Collèges et instituts Canada (CICan) au cours des dix dernières années.  

Dans cette conversation intime et introspective, Denise nous fait part de ses idées, de ses pensées et de ses souvenirs les plus chers, tout en évoquant les étapes et les réalisations les plus marquantes de son mandat à CICan. Elle brosse également un tableau vivant de ses ambitions et de ses aspirations pour l’avenir de CICan, nous laissant inspirés et enthousiastes à l’idée des pages qui restent à écrire. Mais aussi, sa passion indéfectible pour l’apprentissage et la durabilité se mêle tout naturellement à la conversation. Elle nous y dévoile comment ces éléments sont devenus la clé de voûte de son leadership transformateur pour CICan. 

Ne manquez pas cette occasion d’écouter Denise et de rendre hommage à son legs. 

À écouter sur : 

Amélie Cantin :

Bonjour et bienvenue à tous !

Je m’appelle Amélie Cantin et je travaille pour Collèges et instituts Canada, le plus grand réseau de l’éducation postsecondaire au pays. CICan – comme nous l’appelons pour faire plus court – s’occupe de défense d’intérêts, de renforcement des capacités et de promotion du savoir dans le but de renforcer les collèges, les instituts, les cégeps et les écoles polytechniques publics du Canada.

Le balado d’aujourd’hui est bien particulier. Nous avons le grand privilège de nous entretenir avec notre présidente et directrice générale, Denise Amyot, qui, après plus d’une décennie à la barre de CICan, a annoncé plus tôt cette année son départ de l’organisation pour ce qu’elle appelle une « non-retraite ».

Denise est une personne remarquable qui a joué un rôle crucial dans le parcours de CICan. Elle est la septième personne, la première femme et la première francophone à être nommée à la présidence et direction générale, en 2013. Depuis son arrivée, l’organisation a grandement bénéficié de ses vastes connaissances et de son expertise qu’elle a acquises au cours d’une brillante carrière dans les secteurs public et à but non lucratif.

Sous sa direction, CICan s’est considérablement développée. Nous avons triplé de taille et monté un portefolio de projets nationaux et internationaux de près de 500 millions de dollars. Dernièrement, l’organisation a été classée comme l’un des meilleurs employeurs de la région de la capitale nationale, ce qui témoigne de l’engagement inébranlable de Denise à créer un milieu de travail sûr, inclusif et accueillant qui répond aux besoins de son personnel.

Aujourd’hui, nous allons plonger dans ses souvenirs, parler de ses réalisations et des étapes importantes de sa carrière, et lui donner l’occasion de nous livrer ses réflexions sur un plan plus personnel.

Sans plus attendre, je souhaite la bienvenue à Denise Amyot, actuelle présidente et directrice générale de CICan.

Bienvenue Denise!

Tout d’abord, Denise, vous avez mentionné à plusieurs reprises qu’il ne s’agissait pas exactement d’une retraite, mais plutôt d’une non-retraite. Pouvez-vous nous dire ce que vous entendez par là ?

Denise Amyot :

Alors, ce que j’ai voulu dire, Amélie, par non-retraite, pour moi, c’est tout simplement un autre chapitre qui commence. Je vais être active et pour moi, c’est important de m’impliquer dans différents dossiers qui me passionnent.

Entre autres, je vais continuer à siéger sur des conseils d’administration, tant au niveau national qu’international. Je vais aussi poursuivre la formation en leadership axée sur le coaching à des groupes comme j’ai fait auparavant ici au Canada ou encore au Sénégal et en Tunisie. Il y a quelques jours, j’ai d’ailleurs fondé une compagnie à cet effet-là. Je veux continuer à mieux maîtriser mon espagnol pour être capable de parler plus librement et poursuivre naturellement mon apprentissage de l’arabe. Je dois te dire que c’est l’arabe me donne beaucoup de fil à retordre. Ce n’est pas possible comment c’est difficile. Je veux aussi poursuivre ma passion. Tu sais, quand j’étais ici, toute la question des ODD puis des ESG, les facteurs environnementaux, sociaux, puis la gouvernance, ça a toujours été une passion. Alors, je vais poursuivre là-dedans. J’ai pris de la formation et puis là je veux voir comment je peux intégrer ces aspects là au sein des conseils d’administration dont je vais faire partie.

Ça fait 46.5 années que je travaille à temps plein. Alors, ce qui est certain, c’est que je ne cherche pas et je ne prendrai pas un autre emploi à plein temps. Je veux voyager, je veux faire de la voile, pas juste quelques jours ou encore une semaine ou deux à la fois. Ce que je veux, c’est une espèce d’équilibre là, pour pouvoir avoir du bon temps, mais aussi redonner à ma communauté. Je vais donner une analogie de voile et c’est ce que j’ai écrit dans mes messages de départ. En ce moment, j’ai l’impression que c’est le temps de lever l’ancre et d’aller au gré du vent parce qu’il va y avoir des choses qui vont arriver, puis je veux avoir la flexibilité de pouvoir ajuster mes voiles au besoin et vraiment continuer à apprendre.

Quand on travaille au sein de l’association, on apprend tous les jours et j’ai une soif d’apprendre. Alors, ça va être important pour moi de continuer à apprendre puis de passer du temps avec ma famille, avec mes amis. Alors une non retraite, Amélie, c’est tout ça, c’est d’aller vers d’autres apprentissages, faire des nouvelles découvertes et d’être ouvert.

Amélie Cantin :

A ce qui parait une très belle imagerie avec les bateaux de voiles. Mais parlons-en de cette grande transition à venir. Comme vous l’avez mentionné, vous avez connu une belle et longue carrière à des postes exigeants pour ceux qui vous connaissent bien, c’est très clair que ralentir, ce n’est pas naturel chez vous. Qu’est-ce que cette transition suscite en tant que sentiment et des réflexions ?

Denise Amyot :

Dire non à un troisième mandat a été la décision la plus difficile que j’aie jamais eue à prendre parce que j’adore ce que je fais. Je crois dans notre mandat, j’aime mon équipe, et j’aime nos membres. Le secteur des collèges, c’est passionnant, il se passe toujours quelque chose, c’est vaste, ça va de A à Z et ça revient de Z à A. C’est complexe ! Je disais tantôt, j’apprends tous les jours, puis j’ai l’impression que dans notre travail, on fait une différence. Alors, c’est pour ça que c’est difficile. C’est difficile de partir parce que j’ai aussi l’impression que notre secteur n’a jamais été aussi fort et aussi crucial pour l’avenir du pays. Le secteur des collèges est un secteur qui collabore ensemble. On pense durabilité, on pense inclusion, on vit l’inclusion, on vit la durabilité et c’est des secteurs importants pour moi. Alors, c’est pour ça que c’est difficile de partir.

Quand je regarde à l’impact qu’on a, pas juste au Canada, mais aussi à l’international, ça fait que c’est plus difficile. On est dans un temps extraordinaire, puis quand ça va bien, tu ne veux pas partir, mais c’est aussi un bon temps pour partir. Et, pour moi, ce qui est important, c’est de voir tout ce qu’on fait au niveau des compétences des gens, des compétences de nos membres. On fait beaucoup de développement des capacités, puis on a un impact dans les communautés en passant par nos membres. Quand je regarde tout ce qu’on fait, puis moi, je suis une espèce de touche à tout, ça veut dire que c’est un terrain de jeu extraordinaire parce que ça change tout le temps. Tu ne t’ennuies pas alors ce serait bien plus facile de rester. Mais je sais que ce n’est pas sage de rester. Je sais que c’est le temps de passer à autre chose, parce que je crois fermement que chaque personne qui arrive, apporte différents aspects et c’est important de savoir quand partir.

Amélie Cantin :

Une chose est claire Denise, votre passion est palpable. Je sais que ça va être difficile pour vous, mais est-ce que vous pouvez nous partager un moment ou une réalisation pendant votre mandat ici à CICan, qui vous a été particulièrement chère ? Et pourquoi ce moment était si marquant pour vous? Je sais que c’est difficile de choisir un moment, mais…

Denise Amyot :

C’est très difficile. Je ne peux pas dire juste un parce qu’il y en a eu tellement. Le premier, je ne peux pas ne pas parler de celui-là, c’est de voir les gens dans mon équipe qui se sont transformés. Ils ont grandi, ils ont occupé des nouveaux postes qu’eux-mêmes ne croyaient pas pouvoir faire au début. Ça c’est une grande satisfaction et ça fait du bien de voir de la relève.

Il y a eu aussi au cours des années, je me rappelle, quand on a commencé à parler du Protocole d’éducation autochtone. Quand on a fini par avoir un produit après deux ans, c’était une grande réussite. Pourtant le protocole, il y a sept lignes, mais ça a pris deux ans. Je me disais, bien, quand est ce qu’on va le sortir ? Et puis, les gens me disaient toujours, mais Denise, ce n’est pas prêt, il y a encore de la consultation. Finalement, avec du recul, je m’aperçois que c’est important, ce temps-là, parce qu’il fallait donner le temps de s’assurer que nos membres pouvaient vivre avec chacun des mots qu’il y avait dans ce protocole là et que ça allait être un document qui allait nous aider pour l’avenir, qui allait nous aider à faire grandir l’éducation autochtone. Puis là, le fait qu’on a 74 de nos membres qui l’ont signé volontairement, oui, j’aimerais que ça soit tous les membres, mais parfois les gens doivent prendre le temps. C’est drôle parce que, ceux qui le signent en dernier auraient pu le signer il y a quatre ans, mais c’est qu’ils voulaient être beaucoup avancés. Alors, ils sont tellement rendus loin quand ils le signent, c’est incroyable ! Mais on sait que quand on le signe, ce n’est jamais fini. C’est un peu comme les arbres qui ne perdent pas leurs feuilles parce qu’ils se renouvellent quand même.

Comment est-ce que je pourrais parler des dix dernières années sans parler de la période Covid ? Moi, je suis contente d’avoir travaillé pendant cette période-là. Il y en a qui me disent, je veux oublier la période Covid parce que ça a été difficile. Oui, ça été difficile, ça serait faux de dire que ce n’était pas difficile. Travailler des 16 h par jour, ce n’était pas rare. Mais, comme association, on avait le choix d’être des victimes, essayez de garder une espèce de statu quo, ou bien encore de saisir les opportunités, d’être à l’écoute de nos membres et de voir ce qu’était leurs besoins, puis d’ensuite de revendiquer ça avec les ministères fédéraux et d’inventer des nouveaux projets. En bout de piste, on a travaillé avec 22 ministères fédéraux. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas ça. Ce que je me suis aperçu avec la Covid, non seulement on a développé plein de projets pour nos membres, mais on est devenu un incontournable. On est, nous autres, le plus grand réseau post-secondaire au pays et on est impliqué dans plein de dossiers, plein de programmes. Et ce qui est arrivé, c’est que la Covid a accéléré notre croissance à nous parce qu’on a choisi de le faire. Il y a beaucoup d’organisations qui sont devenues plus petites ou même qui sont disparues. Nous, ce n’est pas ça qui est arrivé et je suis très fier de ce qu’on a fait comme équipe parce que l’équipe ne lâchait pas, l’équipe était derrière. Et puis, on a toutes les raisons du monde d’être fiers tout le monde de ce qu’on a fait pendant la covid parce qu’on en récolte les fruits maintenant.

Il y a finalement eu le moment fatidique quand le rapport du Canada sur ses résultats au niveau des objectifs de développement durable est sorti. Ce n’était pas un moment heureux. Quand j’ai lu ce rapport-là, je me suis dit, Wow, le Canada ! Un pays qui fait partie du G7, du G20, l’OCDE, mais on a des résultats comme ça ? Qu’est ce qui se passe ? Je me suis dit, nous autres, on est partout au Canada. Donc, nous autres, on peut faire quelque chose. Si on voulait que les résultats soient différents, il fallait que nous, Collèges et instituts Canada, on s’implique parce que nous, on a 700 campus ou endroits satellites partout à travers le Canada. Ça veut dire qu’il n’y a pas grand monde qui peut faire ce que nous on peut faire qui touche les communautés qu’on touche. Et maintenant, on a 54 membres qui ont embarqué dans cette aventure de travailler sur l’accord des objectifs de développement durable. Ça me fait chaud au cœur. Ça ne veut pas dire qu’on va tout atteindre les résultats, mais nous, on va avoir contribué à améliorer les résultats du Canada au niveau des objectifs de développement durable.

Je vais juste finir par quelque chose à l’interne parce que c’était un de mes objectifs en arrivant ici. C’est la question d’avoir une pension pour mes employés. Il y en a pour qui c’est, voyons, c’est quoi ça, là ? Mais pour moi, moi j’ai un père qui m’a dit quand j’avais 15 ans, 16 ans, 18 ans, 20 ans, à chaque année, j’entendais l’importance d’avoir un emploi où il y avait une pension et l’importance de prendre des régimes d’épargne retraite. Pour moi, ça fait longtemps que je prends des régimes d’épargne retraite. Mais, quand je suis arrivé ici, j’ai réalisé que mes employés n’avaient pas de plan de pension et ça me dérangeait. J’en avais déjà un, j’en avais un du fédéral, mais je ne pouvais pas concevoir que mes employés n’en aient pas. Alors, ça a pris du temps, ça a pris presque 7ans-8 ans, et on essayait avec différentes organisations, différentes compagnies, puis on se faisait toujours dire non, vous êtes trop petits, non, ce n’est pas suffisant. Finalement, on a fini par trouver une firme qui a nous accepté parce qu’on pouvait entrer avec leurs critères. Il a fallu que les employés soient d’accord. Je pense qu’on avait un employé qui avait dit non, mais c’était la majorité, naturellement, qui a voté oui. Donc, je suis fier de dire ça fait 4 ans déjà où les employés peuvent dire qu’ils contribuent à un plan de pension.

Ça fait que je m’excuse, Amélie, j’ai parlé longtemps. Il y en a plein d’autres choses que je pourrais nommer, mais je vais m’arrêter ici à cause du temps.

Amélie Cantin :

Je veux juste souligner aussi, sous votre tutelle, que CICan a gagné deux prix de meilleur employeur, je pense que ça vaut la peine de souligner toutes ces réalisations-là. C’est tellement de belles réalisations. J’aimerais aussi vous dire qu’en tant qu’employé à CICan, merci de l’héritage que vous nous laissez ici. Ça fait une grosse différence dans nos vies. En repensant à toutes vos belles années ici à CICan, c’est quel a été, selon vous, le changement ou la transformation la plus importante au sein de l’organisation ou au sein du secteur dans son ensemble ?

Denise Amyot :

Je ne peux pas dire juste une encore parce qu’il y a eu tellement de choses dans les dix dernières années. Si tu me permets, je vais t’en donner 3 qui, selon moi, sont cruciales pour notre futur comme secteur.

Le premier est un retour pour moi avec le rôle que j’ai joué avec le Conseil des compétences du futur, avec le ministère de Développement de Ressources humaines et du Développement social. C’était toute la question de la formation tout au long de la vie. Je trouve qu’il y a eu un énorme mouvement. Les gens qui étudient dans nos institutions, leur moyenne d’âge c’est 27 ans. Ce n’était pas ça il y a dix ans et pour moi, c’est positif, ça. Parce que, avant, on parlait, on étudiait à l’élémentaire au secondaire, ensuite on s’en allait au post-secondaire, puis ensuite les gens allaient travailler. Mais là, pour moi, quand je sais que l’âge moyenne est 27 ans, ça veut dire qu’on revient parce qu’on n’est pas content de ce qu’on fait. On revient parce qu’on veut acquérir des compétences qui sont plus avancées. On revient parce qu’on veut changer de parcours. Et pour moi, c’est tellement positif, ce changement-là, parce que ça veut dire que les gens continuent toujours à apprendre. Les gens veulent se mettre à jour. Les gens savent que c’est une façon de se protéger, à garder son emploi et à accéder à d’autres postes, à accéder à d’autres responsabilités ou aller dans un autre secteur. Mais il y a encore des choses dans ça, dans cette formation tout au long de la vie, qui ne sont pas là encore et qui, selon moi, vont devoir arriver.

Et en ce moment, un étudiant qui arrive, la plupart du temps, ils doivent faire, à moins qu’ils aient fait un processus de reconnaissance des acquis et doivent suivre toutes les étapes de leur programme. Moi là, je rêve du collège qui va dire Moi, tout étudiant qui arrive chez nous va être évalué selon ses compétences et en fonction du domaine où il veut étudier. Et puis là, il n’aurait qu’à compléter ce qui lui manque. Donc il ne passerait pas son temps à être obligé de suivre des cours sur des choses qui sait déjà. Parce que pour moi ce n’est pas une bonne utilisation du temps des gens ça. Je rêve aussi du collège où tu vas pouvoir commencer n’importe quoi, pas juste au début d’un des trois semestres. Déjà, les gens me disent, Denise, c’est fantastique que les collèges tu puisses commencer et à trois endroits différents dans l’année et parfois même à quatre. Mais moi je rêve vraiment du jour où moi je peux commencer en octobre, où je peux commencer en novembre. Je n’ai pas à attendre en janvier. Puis l’autre chose toujours liée à la formation tout au long de la vie, c’est : pourquoi nos collèges n’offrent pas à leurs gradués, en guise de cadeau de graduation, un cours gratuit que leurs gradués peuvent prendre dans les cinq premières années de leur graduation. Ça, ce serait une façon de continuer à les attacher à nos institutions. Et ça peut devenir des personnes ressource pour les étudiants. Ça peut devenir des ambassadeurs pour nous parce qu’on garde le lien avec eux, -mêmes ceux qui ont des fondations, ça peut les aider. Alors je pense qu’il reste des choses à faire de ce côté-là.

L’autre chose dans les dix ans il y a toute la question de la technologie parce que la technologie a transformé tous les secteurs où nous, on forme des étudiants. Donc il a fallu adapter nos programmes. Mais il y a aussi la façon qu’on fonctionne dans les collèges avec la technologie. Je pense à l’intelligence artificielle qui a commencé à entrer dans nos vies, dans nos institutions et ça va bouleverser, c’est certain. Et moi, je vois ça de façon positive parce que je pense que ça va ouvrir des possibilités, ça va ouvrir des possibilités pour mieux appuyer les groupes les plus vulnérables. Ça va nous aider à appuyer la rétention, donc d’identifier les gens à risque tôt, au lieu que ça soit à la fin du semestre puis il est trop tard pour aller les appuyer. Naturellement, pour ça, ça va dépendre de comment on va bien gérer l’intelligence artificielle. Puis je vais juste donner un exemple de comment la technologie influence en ce moment. Je pense juste à nos outils. On a presque 200 outils qu’on a développés en réalité virtuelle dans différents domaines de la santé. Puis je me dis ça veut dire qu’un étudiant est capable de pratiquer plusieurs fois avant de le faire pour le vrai, avec une vraie personne. Et pour moi, ça, ça fait partie d’une transformation extraordinaire, parce que ça veut dire qu’on va pouvoir mieux développer les compétences et tout le monde va pouvoir en profiter.

Je regarde juste avec la Covid comment la formation en ligne a eu une percée fulgurante pour le monde de l’éducation. Puis ça ne fait que commencer. Alors tout ça pour dire que la technologie, pour moi, c’est vraiment un aspect qui a transformé les dix dernières années, mais qui va continuer à les transformer.

Puis l’autre que je dirais, je ne peux pas ne pas parler de développement durable parce que pour moi, en tant que biologiste, naturellement, ça fait partie de mon ADN et en plus d’écologiste, ça en fait partie. Et alors c’est devenu pour nous dans les collèges puis les instituts, c’est un incontournable maintenant, là. Peu importe les programmes où on enseigne, peu importe la formation qui est donnée, il faut insérer des éléments et des pratiques durables. Qu’on parle d’art culinaire, qu’on parle de construction ou qu’on parle de technique d’architecture, il faut intégrer ces éléments-là. On sait que déjà nos membres ont au-dessus de 1000 programmes spécifiques à tout ce qui est développement durable, en plus de l’insérer dans les autres programmes. Je regarde la façon dont on opère comme institution dans les collèges, qui est différente de ce que c’était il y a dix ans, la façon dont on construit les nouveaux édifices. Puis en plus, je pense aux étudiants, les étudiants demandent ça, les étudiants sont prêts à choisir une institution en fonction de son engagement envers le développement durable. Donc, je pense que ce qu’on a vu opérer, ça ne va qu’augmenter. Puis la bonne nouvelle là-dedans, c’est que j’espère, j’espère qu’on va apprendre de ce que les autochtones nous ont appris et nous ont dit, c’est que quand on prend des décisions, il faut penser aux sept générations qui suivent pour s’assurer qu’on prend soin de la planète. On prend soin du territoire. Eux ont été là pendant des millénaires et en ont pris soin. Donc on peut apprendre de leurs pratiques.

Puis le dernier en tant que revendicatrice auprès du gouvernement fédéral, je ne pourrais passer sous silence la question de la recherche appliquée qui a tellement et tellement évolué dans les dix dernières années, non seulement au niveau du budget qu’on a été capable d’aller chercher, mais au niveau de l’impact sur les entreprises. Et je regarde juste dans les deux dernières années, il y a les activités des collèges en recherche appliquée ils ont augmenté de 26 %. Alors, c’est remarquable et ça, en bout de piste, qui en a profité? Ce sont les communautés, ce sont les entreprises, donc c’est le pays tout entier. Alors voilà, je sais que je ne me suis pas limité à une, mais il y en a tellement que je pourrais nommer.

Amélie Cantin :

Beaucoup de croissance, même s’il semble qu’il y a encore du cheminement à faire. Je ressens de l’optimisme de votre côté, donc c’est bien de le partager avec nous tous.

Amélie Cantin :

Donc, tout au long de votre carrière, Denise, vous avez défendu l’innovation et le progrès, donc votre passion pour la recherche appliquée est très claire. Pourriez-vous nous donner un aperçu de ce que vous pensez être l’avenir de l’éducation postsecondaire au Canada et du rôle essentiel que CICan et de ses membres, bien sûr, vont continuer à jouer dans le système ?

Denise Amyot :

Je pense que le futur est beau pour le secteur des collèges et des instituts. On est au bon moment. Il y a plein de changements et d’opportunités qui s’annoncent. Notre secteur, c’est un secteur en ébullition. Et puis, je crois vraiment qu’il va y avoir de plus en plus de gens qui vont être sensibilisés au rôle des collèges et à l’importance des collèges.

Je parlais tout à l’heure du rôle qu’ils jouent au niveau du développement durable, du rôle qu’on joue pour appuyer toute la transformation numérique, du rôle qu’on joue pour s’assurer que les gens continuent à développer des compétences, la recherche qu’on fait. Je ne fais que regarder notre nouveau projet qu’on a pour encourager la mobilité étudiante chez les étudiants pour s’assurer qu’ils vont développer des compétences qui vont les aider à rendre le Canada plus compétitif et qui, pour eux, vont leur rendre service dans leur travail. On est vraiment à un rôle charnière en ce moment et je crois que plus on va réussir à s’adapter aux tendances, plus on va innover dans la livraison des programmes, mieux on va être capable de préparer nos étudiants et s’assurer qu’ils vont pouvoir profiter des opportunités qui s’ouvrent.

Ce qui aide beaucoup les collèges, moi je suis toujours en admiration devant ça, c’est comment les collèges travaillent en collaboration. Dès mes premiers moments, je trouvais ça exceptionnel. Et là, je pars et je vois encore de la collaboration entre les collèges et c’est ça qui va nous rendre plus forts.

Amélie Cantin :

Il semble que l’habileté d’adaptation de notre système, son agilité, fait partie de la recette gagnante pour le futur du Canada. Je dirais.

Denise Amyot :

En effet.

Amélie Cantin :

Bon, pour finir, une dernière petite question, ce n’est peut-être pas la plus facile non plus, mais quel message ou conseil aimeriez-vous transmettre à nos auditeurs? En particulier ceux et celles qui vont vous accompagner dans votre aventure à CICan.

Denise Amyot :

Tu me donnes combien de temps ? 1 h ? Alors, premièrement, je veux dire merci. Un gros, gros merci à tous ceux qui contribuent à améliorer la vie : la vie des étudiants, la vie des gens, la vie des collectivités. Et ceux qui nous ont accompagnés, nous, à Collèges et instituts Canada au cours des 52 dernières années et ceux qui ont été avec moi dans les dix dernières années et demie. Sans eux, on n’aurait jamais fait ce qu’on aurait fait et on n’aurait pas réalisé les percées et on ne serait pas devenu l’incontournable qu’on est devenus.

Mes souhaits. Nous autres, on a un pays nordique. Donc, pourquoi on ne fait pas comme d’autres pays nordiques, comme la Finlande, la Suède, la Norvège, la Suisse aussi, en ce qui concerne toute la formation professionnelle et technique. Dans ces pays-là, il y a beaucoup plus de monde dans ce secteur. Dans ces pays-là, la productivité est plus grande à cause du nombre de personnes qui travaillent en formation professionnelle et technique. Ça veut dire que, dans un contexte comme celui-là, il y aurait une meilleure reconnaissance de la valeur et de l’importance de ce secteur. Je pense que ça servirait mieux notre économie, ça aiderait notre productivité, et ça aiderait beaucoup de jeunes qui, parfois, ils se dirigent vers des formations qui ne sont pas celles qu’ils ont le goût de faire, mais parce qu’ils sont poussés parfois par leurs parents à aller dans des domaines pour lequel ils ne sont pas passionnés. Alors, pour moi, ça serait important qu’on apprenne des pays nordiques pour voir comment on s’y prend pour augmenter cette estime de soi pour cette population qui s’en va en formation professionnelle et technique.

Je souhaite, naturellement, beaucoup plus de fond en recherche appliquée. J’en veux deux fois plus, trois fois plus. Faudrait que ça augmente à chaque période de 3 à 5 ans parce que, quand on regarde les projets qu’ils font, quand on regarde les emplois qu’ils créent, comment ils stimulent l’innovation, comment ils transforment des façons de faire, il faut qu’il y ait plus de recherche appliquée au pays. Il faut qu’on crée des réseaux, aussi, pour mettre ces centres de recherche appliquée ensemble pour qu’ils puissent échanger.

Il faut aussi que nos programmes de mobilité étudiante soient accrus pour qu’on envoie plus d’étudiants outre-mer, vivre des expériences d’une semaine et deux semaines, qui vont transformer leur façon d’être, qui vont les aider à avoir plus confiance en eux et qui vont les appuyer pour le reste de leur carrière à cause d’une semaine ou deux où ils ont été dépaysés, puis où ils ont réussi et ils ont appris à se dépasser.

Voilà ce que je souhaite. Je vais finir en souhaitant une longue vie à Collèges et instituts Canada parce que c’est une organisation extraordinaire, avec une équipe du tonnerre. C’est une équipe qui sert des membres qui font une différence dans la vie des gens et dans leur communauté. Finalement, vous pouvez compter sur moi pour continuer à être votre championne et à défendre vos intérêts. Merci pour tout.

Amélie Cantin :

Merci Denise, et merci à tous ceux et celles qui se sont joint à nous pour cet épisode spécial consacré à notre bien-aimée présidente-directrice générale, Denise Amyot.

Avant de terminer, au nom de CICan et de ses membres, je voudrais prendre un moment pour exprimer nos plus sincères remerciements et notre profonde gratitude à Denise pour son leadership exceptionnel et son dévouement envers la croissance et l’innovation. L’impact de Denise sur cette organisation et sur l’ensemble du secteur aura été inestimable.

Denise, nous n’avons aucun doute que vous continuerez à marquer positivement tout ce que vous entreprendrez.

Pour nos auditeurs, le dernier jour de Denise à CICan sera le 8 décembre. Merci de votre appui ainsi que votre participation soutenue. Nous espérons que vous avez trouvé cet épisode aussi intéressant que nous.

En regardant vers l’avenir et en attendant avec impatience l’arrivée de notre nouvelle dirigeante, nous demeurons fermement engagés dans notre mission : renforcer le réseau des collèges et instituts et à créer un avenir meilleur pour les individus et les communautés.

Restez à l’écoute pour nos prochains épisodes où nous partagerons d’autres perspectives et discussions passionnantes. Merci encore !

05 septembre 2023

Un aperçu du programme de plaidoyer de cet automne pour Collèges et instituts Canada

Les mois d’automne sont porteurs de dynamisme et d’énergie. Cette saison rime avec transformation et renouveau. Et c’est particulièrement vrai dans le secteur de l’enseignement postsecondaire, alors que les apprenantes et apprenants, les éducatrices et éducateurs et les administratrices et administrateurs entament une nouvelle année scolaire. Pour Collèges et instituts Canada (CICan), c’est le moment de réaffirmer notre volonté de créer un avenir meilleur pour les individus et les collectivités et d’intensifier notre programme de plaidoyer pour l’année à venir.    

Cette année, compte tenu de l’attention accrue que le gouvernement porte à la jeunesse, les objectifs de nos priorités prennent un nouvel élan. Nous concentrons nos efforts sur nos domaines prioritaires et mettons en œuvre des solutions pratiques qui renforcent la capacité de notre système à former des dirigeantes et dirigeants et des travailleuses et travailleurs confiants, résilients, issus de la diversité et prêts à relever les défis futurs et à propulser le Canada vers l’avant.    

Voici un aperçu de ces solutions, comme recommandé dans notre mémoire récemment présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le cadre des Consultations prébudgétaires en vue du budget de 2024 :  

  • Donner les moyens nécessaires pour aider : Les pénuries de main-d’œuvre persistent. C’est pourquoi nous continuons à nous assurer que nos membres reçoivent l’appui nécessaire pour jouer leur rôle critique qui est celui de préparer des travailleuses et travailleurs hautement qualifiés et prêts à affronter l’avenir. Nous demandons au gouvernement d’augmenter les investissements dans le mécanisme d’indexation du Transfert canadien en matière de programmes sociaux. Ce dernier aide les provinces et les territoires à financer des programmes sociaux essentiels tels que l’enseignement postsecondaire. 
  • Donner aux apprenantes et apprenants un espace de vie : Conscients de la gravité de la crise du logement au Canada, les collèges et instituts souhaitent vivement faire partie de la solution. Nous faisons pression sur le gouvernement pour qu’il intègre les besoins uniques des étudiants en matière de logement dans les politiques, les programmes et les données fédérales en la matière. Nous demandons également la mise en place d’un nouveau Programme de prêts et de subventions au logement étudiant. 
  • Accompagner les apprenantes et apprenants dans un contexte de mondialisation : Posséder des compétences mondiales est indispensable dans notre monde interconnecté d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous plaidons en faveur de la continuité de programmes indispensables, tels que le pilote d’Expérience compétences mondiales. De plus, nous préconisons une augmentation de son financement afin de stimuler la mobilité étudiante sortante et de renforcer la position du Canada à l’international dans le domaine de l’éducation. 
  • Faire progresser la réconciliation : La réconciliation reste la clef de voûte de nos initiatives de plaidoyer. Nous continuons à nous attacher à obtenir des investissements substantiels dans des programmes tels que le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire autochtones et dans des stratégies adaptées à l’enseignement postsecondaire des Inuits et des Métis, afin de stimuler la mobilité économique des Autochtones et d’enrichir le potentiel du Canada. 
  • Prendre soin de la santé mentale des apprenantes et des apprenants : La santé mentale des étudiantes et étudiants a une incidence sur leur capacité à s’épanouir. Alors que les problèmes de santé mentale ne cessent de croître, nous insistons sur l’importance d’investir dans les services d’aide à la santé mentale étudiante dans les établissements d’enseignement postsecondaire. 
  • Exploiter la recherche appliquée des collèges pour épauler les petites entreprises : Le rôle des collèges dans l’innovation et la résolution de problèmes urgents tels que les changements climatiques ne cesse de s’accroître. Nous plaidons pour renforcer la capacité des collèges à concourir pour le financement de la recherche, et aussi pour garantir l’égalité des chances dans l’écosystème de l’innovation au Canada.  

Comment ferons-nous en sorte que ces recommandations deviennent réalité? À titre de porte-parole des collèges et des instituts, nous concentrerons nos activités de plaidoyer des mois à venir sur les points suivants :  

  • Sensibiliser à la contribution inestimable de nos membres et veiller à ce que leurs attentes soient prises en compte au plus haut niveau gouvernemental à travers des rapports, des publications et des réunions avec de hauts fonctionnaires (consultez nos derniers mémoires à ce propos); 
  • Veiller à ce que nos membres participent activement à des débats critiques, tels que ceux des comités permanents de la Chambre des communes, ainsi qu’à des événements à haute visibilité, tels que notre toute prochaine édition annuelle de CICan sur la Colline; et 
  • Amplifier notre message collectif par des initiatives de communication stratégique ciblant les médias nationaux, régionaux et en ligne (consultez les dernières nouvelles de CICan à ce propos). 

Restez à l’écoute, car nous entamons une nouvelle année passionnante de plaidoyer, pour que les collèges et instituts continuent à propulser le Canada vers l’avant. 

14 août 2023

Quelles seront les principales tendances attendues dans le secteur de l’enseignement postsecondaire au cours de cette année scolaire? (ODD 4, 5, 8, 10 & 13)

Le monde actuel vit au rythme de changements rapides. Il est donc essentiel d’être à toute épreuve pour y réussir. Fort heureusement, les collèges et instituts sont conscients qu’ils jouent un rôle essentiel pour préparer les individus et les collectivités à faire face à l’avenir.

Analysons donc les principales tendances qui devraient avoir un impact sur le secteur postsecondaire au cours de cette année scolaire, pendant que nous, collèges et instituts, apportons notre pierre à l’édifice d’un Canada plus durable et plus résilient.

Équité des genres (ODD-5 et 10)

Cela fait des années que les collèges et instituts prennent des mesures audacieuses pour combler les écarts et faire tomber les barrières pour les groupes en quête d’équité. Nous nous efforçons de réduire les disparités dans les inscriptions et de renforcer la représentation des femmes dans les domaines à prédominance masculine. Malgré les progrès réalisés dans de nombreux domaines, les femmes gagnent toujours moins que leurs homologues masculins dans certains secteurs.

Conscients de ces réalités, les collèges et instituts redoublent d’efforts pour faire progresser l’égalité des genres et créer des espaces sécuritaires pour les apprenantes et apprenants non binaires et issus de la diversité des genres. Parmi ces initiatives, citons la participation au Défi 50-30 du gouvernement du Canada et à des programmes comme Apprentissages Lancement de carrière. Ceux-ci promeuvent en effet la diversité et l’inclusion dans les milieux de travail.

Éducation durable et changements climatiques (ODD-13)

La transition vers une économie carboneutre est un énorme défi non seulement pour le Canada, mais aussi pour le monde entier. Il est désormais reconnu au niveau international que notre réponse face aux changements climatiques doit être un élément constitutif du processus de reconstruction et de reprise après la pandémie. Sur le marché du travail, on s’attend à ce que 75% des emplois soient concernés par des scénarios de décarbonation. Les travailleuses et travailleurs des régions dépendantes des ressources naturelles y seront particulièrement vulnérables (Centre des compétences futures, 2023). Pour prospérer, les travailleuses et travailleurs devront disposer d’un mélange de compétences techniques et non techniques pour acquérir une «littératie verte».

Pour les collèges et instituts, cela implique de préparer les apprenantes et apprenants à œuvrer dans les industries vertes et à mener des activités de recherche sur les dernières technologies propres. On estime actuellement que 10% de tous  les programmes des collèges et instituts abordent spécifiquement le thème de la durabilité. Ces chiffres sont appelés à augmenter. En outre, nous continuons à moderniser nos campus pour que leur conception soit à la pointe du progrès en matière de carboneutralité et de développement durable. Cela comprend la rénovation des bâtiments, les certifications LEED et STARS, le Cégep vert du Québec et notre engagement envers des campus carboneutres. Pour en savoir plus sur ces initiatives, consultez le rapport «Sommes-nous prêts?» de CICan.

Transformation numérique, et plus particulièrement intelligence artificielle (ODD-8 et 10)

Intégrer l’intelligence artificielle (IA) sera l’une des tendances les plus marquantes de l’année scolaire à venir. Une grande attention est accordée à l’interaction entre les étudiants et les nouveaux outils d’IA, tels que chatGPT. Les établissements postsecondaires ont par ailleurs commencé à repenser leurs activités quotidiennes en cherchant comment exploiter la puissance de l’apprentissage automatique et de l’analyse des données pour optimaliser les processus administratifs et révolutionner l’expérience d’apprentissage. Cette tendance se voit renforcée par l’introduction de programmes d’études spécialisés visant à préparer les futurs leaders à un monde régi par l’IA, l’apprentissage automatique et l’analyse de données.

Nous pouvons également nous attendre à ce que les collèges et instituts continuent à aider les entreprises à s’adapter à ces nouvelles technologies par le biais de leurs activités de recherche appliquée. De plus, ils collaborent entre eux pour élaborer des politiques et des lignes directrices complètes envers une mise en œuvre éthique de l’IA. Le but en est de garantir la confidentialité des données et de promouvoir un accès équitable à cette technologie en constante évolution qu’est l’IA.

Demande de compétences non techniques (ODD-8)

Malgré la prévision d’une croissance globale de l’emploi, les diplômés des collèges et instituts subiront vraisemblablement l’impact négatif de l’automatisation. Bien que modeste, et moins lourde que l’impact sur les emplois avec diplôme d’études secondaires (-1,5%) ou sur la formation spécifique à une profession (-1,2%), les estimations semblent indiquer une réduction d’environ 0,5% des emplois nécessitant un diplôme d’études collégiales (Conference Board du Canada et Centre des compétences futures, 2022).

Conscients de cette évolution, les collèges et instituts mettent l’accent sur l’acquisition de compétences non techniques, qui sont par nature humaines et difficilement automatisables. Ces dernières couvrent la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité, l’intelligence émotionnelle et les compétences en matière de communication. Elles peuvent être acquises par le biais de nos expériences d’apprentissage immersives et pratiques. Voilà de quoi former des employés parés à toute épreuve, dotés des compétences nécessaires pour tirer parti des nouvelles technologies sur des lieux de travail en constante évolution.

Recyclage et apprentissage continu (ODD-8)

À la fin de cette décennie, on estime que 235 000 emplois, soit environ 13% des emplois nouveaux et émergents, seront occupés par des personnes dont les descriptions de poste auront été modifiées de manière significative par l’impact de la transition verte.  L’évolution actuelle vers le développement durable n’est que l’un des nombreux domaines qui remodèlent le marché du travail actuel. La transformation numérique, la cybersécurité, la collaboration à distance et les efforts accrus en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion modifient également les cultures et les attentes. Par conséquent, les collèges et instituts réagissent en élargissant leur offre de solutions de formation rapide et ciblée pour le recyclage et la mise à niveau des compétences. Citons entre autres les microcertifications, qui sont facilement accessibles et qui aident à préparer la population canadienne, y compris les nouveaux arrivants, à l’évolution du paysage de l’emploi.

Collaboration mondiale et internationalisation (ODD-8 et 10)

Le Canada reste une destination recherchée par les étudiants internationaux. Les collèges et instituts continueront donc de mettre l’accent sur la collaboration et les partenariats internationaux avec des établissements du monde entier. Ils continueront également de prôner des solutions qui renforcent l’équité et la qualité de l’expérience éducative des étudiants internationaux.

En revanche, dans un monde de plus en plus interconnecté, il est devenu impératif pour le Canada de préparer ses propres étudiants à acquérir les compétences et les aptitudes mondiales nécessaires pour relever les défis mondiaux dans des environnements inclusifs. C’est là qu’intervient le programme «Expérience compétences mondiales», qui facilite l’accès des étudiantes et étudiants canadiens de niveau postsecondaire à des expériences d’apprentissage internationales.

Santé mentale et bien-être (ODD-4 et 10)

La pandémie a fait apparaître combien il est important que les étudiantes et étudiants bénéficient d’un soutien en matière de santé mentale. Selon des données récentes de l’Alliance canadienne des associations d’étudiants, les trois quarts des étudiantes et étudiants de l’enseignement postsecondaire ont été aux prises avec des problèmes de santé mentale au cours de leurs études. La moitié d’entre eux ont fait appel à des services de santé mentale par l’entremise de leur établissement. Malheureusement, un étudiant sur trois a déclaré que les services offerts sur le campus ne répondaient pas à ses besoins, citant les délais d’attente comme principale entrave. C’est pourquoi les collèges et instituts redoublent d’efforts pour obtenir un soutien du gouvernement afin de mettre au point, d’étudier et de contribuer aux meilleures pratiques pour la santé mentale des étudiantes et étudiants.

Il convient enfin de noter que nous sommes à mi-parcours du Programme des Nations unies à l’horizon 2030. Les objectifs de développement durable restent notre boussole. Ils guident nos actions pour qu’elles contribuent à un changement positif pour les peuples, les collectivités et la planète.

05 juin 2023

Déclencher l’action collective qui mènera à la carboneutralité. (ODD-13 ET ODD-17)

Nous ne cessons de le répéter. Les collèges et instituts sont essentiels à notre quête de la carboneutralité. En intégrant la conscience environnementale dans les programmes de formation et en encourageant les pratiques durables propices à un avenir résilient, nous jouons un rôle de catalyseur essentiel. Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement des Nations unies et du début de la Semaine canadienne de l’environnement, nous réaffirmons notre engagement envers ce rôle. Nous publions également deux superbes mises à jour sur un de nos projets incitant à l’action contre le changement climatique : ImpAct-climat.

Démonstrations de laboratoires vivants

Notre projet ImpAct-climat suscite une sensibilisation accrue aux gaz à effet de serre et encourage les changements de comportement afin de réduire les émissions dans le réseau des collèges et des instituts. Dans le cadre de celui-ci, nous avons collaboré avec des collèges et des instituts dans le cadre de 20 projets de laboratoires vivants. L’objectif est de montrer comment nous pouvons optimiser l’impact du plus grand réseau d’enseignement postsecondaire du Canada. Par exemple :

  • Au Norquest College, l’équipe du Green Café utilise des ingrédients alimentaires récupérés ou excédentaires pour livrer gratuitement aux étudiantes et étudiants de délicieux repas élaborés par un chef cuisinier, tout en les sensibilisant aux modes de consommation et de production durables et en contribuant à renforcer la sécurité alimentaire. (ODD-2, 3 et 12)
  • Au Cégep John Abbott College, l’équipe met en place un jardin des Premières Nations et une micro-forêt sur le campus afin d’améliorer les connaissances et les pratiques relatives à leur environnement, tout en sensibilisant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la protection de notre planète (ODD-11 et 15).
  • Au Cambrian College, l’équipe du Climate Action Lab met à profit son espace d’apprentissage autochtone. Ouvert toute l’année et en toutes saisons, il enseigne la durabilité ainsi que de nombreux autres sujets à travers une perspective autochtone des modes de connaissance, d’être et d’agir. (ODD-4, 10, 11 et 16)
  • Quant au Collège La Cité, son équipe aura recours à une plateforme d’IA (par exemple, OSCAR) pour identifier les déchets et informer les utilisatrices et utilisateurs comment s’en débarrasser correctement afin d’en réduire la quantité sur le campus (ODD-9 et 12).

Un nouveau projet de démonstration de laboratoires vivants sur les campus sera mis en œuvre en février 2024.

Défi ImpAct-climat

Une des autres initiatives majeures de ce projet est le Défi ImpAct-climat Le défi inspire le changement et déclenche l’action collective sur les campus en invitant les étudiantes et étudiants, le corps enseignant et le personnel à faire connaître leurs actions et leurs idées, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à contribuer à un avenir plus vert.

Nous venons de terminer la phase de dépôt des candidatures et nous sommes ravis de pouvoir annoncer que nous avons reçu un total de 71 dossiers. Vous aimeriez savoir ce que nous avons reçu? Voici un aperçu de deux idées parmi tant d’autres :

  • Une des contributions offre une solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en utilisant les transports en commun, en achetant des vêtements principalement dans des magasins d’occasion et en adoptant un régime végétarien.
  • Une des autres propositions suggère quant à elle diverses actions pour réduire les déchets sur le campus. Il s’agit par exemple de remplacer les vieilles ampoules par des lampes D.E.L. dans les bâtiments, d’utiliser des plantes locales pour les aménagements paysagers afin de réduire l’entretien et la consommation de carburant, ou encore de promouvoir les gobelets et les bouteilles réutilisables afin de minimiser les déchets et les émissions.

C’est en diffusant à grande échelle les exemples de réussite et en générant de nouvelles idées que nous pourrons promouvoir une culture de la durabilité encore plus forte au sein du secteur. Restez à l’écoute, car nous nous préparons à dévoiler encore plus de candidatures et à révéler les noms des gagnants le 20 juin.  Une nouvelle édition du Défi ImpAct-climat sera également disponible en 2023-2024.

Joignez-vous à l’action. 

Que vous ayez ou non eu l’occasion de participer au projet des laboratoires vivants ou au Défi ImpAct-climat, il est essentiel de reconnaître que l’ODD 13 nous invite toutes et tous à prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses lourdes conséquences. Relevez ce défi mondial à nos côtés et inspirez-vous de l’incroyable travail accompli par les collèges et les instituts du Canada.

C’est ensemble que nous pourrons faire bouger les choses!

08 mai 2023

Qui, quoi, quand, où, pourquoi et comment? Le Congrès mondial 2023 en bref

Nous sortons tout juste de notre premier Congrès mondial depuis plus de dix ans ! Cette année, notre Congrès Connexion s’est transformé en un partenariat mondial avec la Fédération mondiale des collèges et instituts polytechniques (WFCP). Ensemble, nous avons exploré la signification de l’intelligence collective. Vous avez manqué l’événement? Voici alors son «qui, quoi, quand, où, pourquoi et comment» avec quelques-uns des chiffres marquants. Si vous y avez participé, en êtes-vous ressortis inspirés?

Qui y a participé?

Au cours du Congrès mondial, plus de 1 500 délégués nous ont rejoints à Montréal, dont plus de 500 représentants et représentantes de plus de 25 pays du monde entier.

En quoi cela consistait-il?

Nous avons pu écouter trois conférencières et conférenciers principaux aux parcours personnels uniques suscitant la réflexion : Dre Farah Alibay : Ingénieure en aérospatiale à Jet Propulsion Laboratory; Wes Hall : Président exécutif et fondateur, Kingsdale Advisors, BlackNorth Initiative, WeShall Investments Inc. et Gerd Leonhard : Futuriste, Humaniste, auteur de «L’humanité face à la technologie» et PDG de Futures Agency. Si vous l’avez manquée, l’allocution principale de Gerd Leonhard est disponible.

Nous avons pu bénéficier de l’enseignement de plus de 100 conférencières et conférenciers lors de quelque 50 présentations en direct réparties dans sept volets : Transformer le leadership et la gouvernance; Stimuler l’enseignement, l’apprentissage et la réussite étudiante; Devenir chef de file en développement durable; Établir et maintenir des partenariats solides avec l’industrie; Assurer la sécurité et le bien-être; Promouvoir l’éducation autochtone; Accueillir l’équité, la diversité et l’inclusion. Chaque volet mettait également l’accent sur la collaboration envers l’atteinte des ODD. Il y avait également 40 présentations préenregistrées que les participants ont pu explorer pendant le congrès et qui resteront disponibles pendant les six prochains mois.

Nous avons exploré huit sujets d’actualité avec les groupes d’affinité de la WFCP : Citoyenneté mondiale; éducation autochtone; recherche appliquée et innovation; objectifs de développement durable; construction; Cybersécurité et piratage psychologique; perfectionnement professionnel du corps enseignant et EFTP de marque.

Nous avons même organisé des quatre activités uniques avant le Congrès. Toutes furent riches en discussions passionnantes : Sommet du leadership PIN-WFCP; Camp international de jeunes; Forum pour des collectivités rurales, éloignées et nordiques à toute épreuve; Panel sur l’égalité des genres dans l’EFTP

Nous avons visité cinq campus locaux afin de découvrir leurs caractéristiques et leurs infrastructures uniques. Merci au Cégep Marie-Victorin, au Cégep de Saint-Laurent, au Collège LaSalle, au Cégep André-Laurendeau et au Collège Dawson d’avoir accueilli les délégués canadiens et internationaux.

  • Nous espérons que vous vous inspirerez de vos apprentissages lors de ces séances et de vos conversations. Et que vous pourrez travailler collectivement à résoudre des problèmes et chercher des solutions novatrices pour le secteur postsecondaire.

Qui avons-nous reconnu?

Vingt-cinq établissements répartis dans six provinces, trois programmes, dix individus et deux équipes de professeures et professeurs ont été récompensés pour leur leadership et leur innovation exceptionnels dans dix catégories de Prix d’excellence! 

  • Félicitations aux lauréats des prix or, argent et bronze dans chaque catégorie: recherche appliquée et innovation, éducation autochtone, développement durable, engagement mondial, excellence d’un programme, équité, diversité et inclusion et excellence en leadership pour le personnel gestionnaire et non gestionnaire, le personnel enseignant et le corps étudiant.
  • Un grand merci à TD Assurance, commanditaire exclusif des prix, et aux représentants de nos établissements membres qui ont participé aux comités de sélection indépendants chargés d’examiner les candidatures et de trancher les résultats.

À l’échelle de la planète, la WFCP a récompensé les réalisations tant de ses établissements membres que d’individus pour le secteur des collèges et des instituts polytechniques en décernant ses 41 Prix d’excellence 2023. Parmi les lauréats canadiens des prix de la WFCP figurent deux particuliers et huit collèges et instituts.

Nous avons également reconnu notre engagement permanent envers un monde plus durable et plus équitable en signant la Déclaration du Congrès mondial de Montréal, une déclaration sur le développement durable à l’échelle mondiale soutenue par les représentants et représentantes du Camp internationaux de jeunes et par les conseils d’administration du WFCP et du CICan.

  • Par cette déclaration, CICan, la WFCP et leurs membres respectifs s’engagent à maximiser leur impact collectif sur une éducation équitable ouverte à toutes et à tous, une formation qui permette de relever les défis économiques, environnementaux et sociaux de demain, et sur d’autres domaines prioritaires, notamment l’avancement canadien des objectifs de développement durable de l’ONU.

Merci à nos conférencières et conférenciers principaux, à tous les intervenants et aux participants d’avoir fait du Congrès mondial 2023 un succès! Découvrez les photos de l’événement.

L’année prochaine, notre Congrès annuel se tiendra à Calgary. Restez à l’affût des nouvelles concernant le Congrès Connexion 2024, avec Bow Valley College et SAIT comme hôtes.

24 avril 2023

Investissons aujourd’hui dans notre planète pour asseoir la durabilité de nos collectivités

Saviez-vous que le 22 avril (ce samedi dernier) était la Journée de la Terre? La Journée de la Terre encourage la population mondiale à adopter une attitude plus respectueuse de l’environnement et à contribuer à l’avènement d’une société plus verte. « Investissez dans notre planète » en était le thème. Il insiste sur l’importance de consacrer du temps, des ressources et de l’énergie à la lutte contre les changements climatiques et les autres enjeux environnementaux.

L’urgence climatique, c’est maintenant. L’ODD-13 nous incite à prendre des mesures urgentes pour lutter contre ce défi mondial et ses conséquences.

Nous sommes des éducateurs. En tant que tels, nous formons nos étudiantes et étudiants à des compétences utilisables directement sur le marché du travail, pour pouvoir contribuer à l’économie verte. Le réseau d’innovateurs que nous sommes élabore aussi des solutions aux défis climatiques par le biais de la recherche appliquée. Et, en tant que membres de la collectivité, les infrastructures de nos campus témoignent d’une conception durable et carboneutre. Par exemple :

  • À la Saskatchewan Polytechnic, l’Energy and Resources Lab est un centre pour tous les programmes de recherche appliquée et de formation liés à l’énergie. Il se concentre sur les technologies énergétiques durables et alternatives, les réseaux intelligents et la construction de maisons à haut rendement énergétique.
  • Au Nova Scotia Community College, le programme Energy Sustainability Engineering Technology (ESET) permet aux étudiantes et étudiants d’acquérir des compétences dans les domaines de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et de la conception durable, tout en contribuant à l’atténuation du changement climatique.
  • Au Nunavut Arctic College, le programme Environmental Technology permet aux étudiantes et étudiants de vivre des expériences pratiques et d’acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi en tant que praticiens de l’environnement dans des domaines tels que la gestion des ressources naturelles, la gestion des déchets, la protection de l’environnement et d’autres encore.
  • Au Cégep de Jonquière, le Centre TERRE (Technologies des Énergies Renouvelables et du Rendement Énergétique) est un centre de recherche et d’apprentissage spécialisé dans les technologies vertes et les énergies renouvelables, dont le vent, l’eau, le soleil et les bioénergies.
  • Au BCIT, le Zero Energy/Emissions Buildings Learning Centre propose des cours et des programmes qui aident les professionnels de la construction à mieux saisir les spécificités des codes énergétiques provinciaux et à apprendre comment réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du parc immobilier existant.
  • Au George Brown College, le Limberlost Place est un bâtiment en bois massif carboneutre qui accueillera (bientôt) le Brookfield Sustainability Institute (BSI), un centre d’apprentissage communautaire dédié à la durabilité. Le Limberlost Place est actuellement en construction et devrait ouvrir ses portes dès janvier 2025.
  • Quant au Medicine Hat College, le diplôme Sustainable Innovation invite les apprenantes et apprenants à élargir leurs horizons et à créer de nouveaux produits, services, systèmes et procédés qui apportent des solutions à long terme et répondent aux 17 ODD dont l’ODD-13, « Action pour le climat ».

Au niveau national, nous nous dirigeons vers l’objectif de carboneutralité. Au niveau du réseau, les collèges et instituts se démarquent clairement. Nos membres investissent dans notre planète et préparent les industries, ainsi que les apprenantes et apprenants, à une économie carboneutre.

27 février 2023

En innovation, tout commence par un défi (ODD-9)

Que se passe-t-il si l’on regroupe un collège ou institut et une petite entreprise autour d’un défi? Voici un indice. Il s’agit de l’un des moteurs d’innovation les plus puissants du Canada et une composante essentielle du plus grand réseau postsecondaire du pays. Et la réponse est : la recherche appliquée!

Il importe plus que jamais de faire preuve de créativité pour relever certains défis économiques, sociaux et environnementaux. Et la recherche appliquée en est la clé. Hélas, l’innovation souffre souvent d’un manque de financement. Et de fait, en 2020, les pays de l’OCDE investissaient en moyenne 2,67% de leur PIB dans la recherche. Le Canada quant à lui y consacrait seulement 1,84%. Pensez à tout ce qui serait possible si nous investissions de manière plus stratégique.

Partout au pays, des entreprises (en particulier des PME et des entrepreneurs) et des organismes communautaires s’adressent à leur collège ou institut local pour résoudre un problème. Comme : que faire pour que mon produit soit plus efficace et génère moins de déchets? Ou bien encore : comment améliorer l’inclusivité des services fournis par mon organisation?

Dans près de 700 campus, les collèges et instituts offrent aux innovateurs en herbe un accès à des installations de pointe, à des équipements spécialisés et à des experts techniques pour les aider à faire évoluer leurs entreprises. Concrètement, cette expertise a débouché sur un total de 8 000 partenariats de recherche et plus de 6 400 projets de recherche appliquée représentant 5 500 nouveaux procédés, produits, prototypes et services chaque année (selon les dernières données de 2019-2020).

Voici quelques-uns des nombreux exemples de recherche appliquée qui stimulent l’innovation dans nos collectivités :

  • Chez Delta Enterprises (en collaboration avec l’Aurora College), la recherche appliquée consiste à explorer de nouveaux secteurs d’activité pour fournir de l’énergie aux climats nordiques. En collaboration avec une vaste coalition de partenaires du territoire, l’Aurora College s’est efforcé de résoudre les problèmes techniques nécessaires à la transformation des déchets de carton en granules de combustible et a contribué à la mise en place d’une usine pilote de granules expérimentales, dans le but de passer à une utilisation commerciale. Leurs recherches ont révélé que les granules de carton sont beaucoup plus efficaces que les options énergétiques conventionnelles pour fournir de la chaleur.
  • À l’Engineered Technology Applied Research Lab (Nova Scotia Community College), la recherche appliquée a permis de mettre au point une solution rentable de filtration de l’eau pour la communauté majoritairement noire de Shelburne, en Nouvelle-Écosse.Ce projet étudiant est axé sur la création d’un système de télédétection polyvalent (versatile remote sensor system, VRSS en anglais) utilisé pour collecter des données dans des puits ou sur terre afin de mieux comprendre les conditions environnementales.
  • Chez Lion Électrique (en collaboration avec l’Institut du véhicule innovant du Cégep de Saint-Jérôme), la recherche appliquée se traduit par la mie au point d’un nouvel autobus scolaire à motorisation électrique. Ce projet, une fois achevé, a marqué un tournant pour Lion Électrique. L’entreprise a en effet modifié son offre pour passer à des bus et des camions 100%électriques.
  • Chez Contextere (en collaboration avec le Algonquin College), la recherche appliquée se traduit par le développement de l’application “Advanced Virtual Assistant” (AVA), désormais appelée Madison. Cette application intégrée à Microsoft Teams permet de trouver plus rapidement des informations sur le fonctionnement des machines et les problèmes techniques rencontrés par les travailleurs sur le terrain. L’application permet une réduction de 50 % du temps non productif et de 40 % des incidents de sécurité pour les entreprises qui l’utilisent.

Chaque année, un nombre croissant d’entreprises et d’organismes communautaires canadiens, toutes tailles confondues, bénéficient de solutions concrètes à des défis commerciaux et ce, grâce aux collèges et instituts. Chaque année, les étudiantes et étudiants sont de plus en plus nombreux à acquérir une expérience professionnelle et des compétences utiles grâce à leur participation à des projets de recherche de pointe. Quarante-deux mille d’entre eux pour être exact, et cela sur seulement un an (2019-2020). Et chaque année, encore plus nombreux sont les Canadiennes et Canadiens qui bénéficient ainsi de cette innovation qui contribue à la viabilité à long terme de l’industrie de notre pays.

Le paysage de l’innovation dans les collèges et instituts au Canada est un secret bien gardé. Nous avons cependant besoin des ressources adéquates pour le faire connaître et l’aider à croître. Pour bâtir des collectivités plus fortes et plus résilientes, nous devons absolument donner aux responsables des collèges et instituts les ressources requises pour optimiser l’impact du plus grand réseau de l’innovation au Canada.

13 février 2023

Les espaces sécuritaires sont essentiels à l’apprentissage (ODD-16)

Les collèges et instituts sont souvent les principaux points d’accès à l’éducation supérieure pour les groupes vulnérables tels que les femmes, les Autochtones et personnes racialisées, les membres de la communauté LGBTQ2+ et personnes non binaires, ainsi que pour les nouveaux arrivants. Les statistiques montrent que ce sont également ces mêmes groupes qui sont le plus à risque de subir des violences.

L’ODD-16 nous invite à promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives qui garantissent à tout un chacun, partout dans le monde, de pouvoir mener sa vie sans craindre aucune violence que ce soit, indépendamment de son genre, de sa race ou de son orientation sexuelle. Pour les collèges et les instituts, c’est sur le campus que cela démarre. Il s’agit notamment d’offrir des espaces sécuritaires et inclusifs, de procurer les ressources nécessaires à celles et ceux qui en ont besoin et de munir les apprenantes et apprenants des compétences nécessaires pour prévenir toute violence future dans les collectivités.

Lisez également : Les collèges et instituts sont des éducateurs. Ils jouent donc un rôle essentiel dans la lutte contre le racisme et la discrimination systémiques. Dans des domaines tels que les soins de santé et la sécurité publique, ils veillent à ce que les travailleuses et travailleurs disposent des outils nécessaires pour défendre les espaces publics contre l’injustice, au présent et à l’avenir. (ODD-10)

  • Cela implique la mise en place de politiques qui admettent l’existence d’un racisme et d’une discrimination systémiques. De telles politiques doivent également aborder les obstacles à la réussite auxquels les personnes PANDC sont souvent confrontées.

Les espaces sécuritaires sont essentiels à l’apprentissage. Les quelque 700 campus de nos collèges et instituts répartis dans tout le pays ont pour vocation d’être ces espaces au cœur de leurs collectivités.

Venez poursuivre la conversation cette semaine dans Perspectives EN DIRECT! Les années 2020 ont donné un nouveau sens au terme « santé et sécurité ». Que ce soit la santé mentale, une pandémie et l’augmentation alarmante de la violence, la santé et la sécurité sur les campus des collèges et instituts n’a jamais été aussi importante.

  • L’épisode 3 de la saison 3 est diffusé mercredi. Nous demandons aux experts : Comment les collèges et instituts doivent-ils se préparer et se protéger et offrir des campus sécuritaires et sains aux étudiants, aux enseignants, au personnel et aux collectivités qu’ils desservent?
28 novembre 2022

Si vous le construisez, ils viendront. (ODD-9)

Infrastructures. Cette expression évoque de vastes projets publics tels que routes, métros, pistes cyclables, approvisionnement en eau, réseaux électriques et télécommunications. Cependant, les infrastructures publiques rassemblent tout ce qui est essentiel à la bonne marche de nos villes, pays, économies et ménages. Mais qu’en est-il alors des éléments qui nous semblent essentiels pour pouvoir assurer un fonctionnement durable ?

L’ODD-9 nous met au défi de construire des infrastructures résilientes pour promouvoir une industrialisation durable et favoriser l’innovation. Saviez-vous qu’il existe plus de 140 collèges et instituts publics dans le pays ? Et ils totalisent près de 700 campus situés à moins de 50 km pour 95% des Canadiennes et Canadiens et 86% des peuples autochtones. Le rôle de nos membres dans leurs collectivités ne se limite pas à délivrer des diplômes d’études postsecondaires. Ils offrent en effet toutes sortes de services, depuis l’aide aux nouveaux arrivants jusqu’aux activités de R-D pour l’industrie locale.

  • La présence de notre réseau est sans égal. Investir dans les infrastructures des collèges et des instituts a donc des répercussions directes et locales dans les collectivités de tout le pays, et ce dans de nombreux domaines.

Les infrastructures sont étroitement imbriquées dans notre capacité à innover et à croître de manière durable. Notre réseau d’établissements postsecondaires est le plus vaste du Canada et nos membres ont plus de 300 projets d’infrastructure prêts à être mis sur les rails. Évalués à plus de 3,5 milliards de dollars, 62% de ces projets portent sur des rénovations, des réparations et des réaménagements visant à améliorer l’efficacité énergétique et à réduire les émissions de gaz à effet de serre des campus.

Nous sommes également des carrefours communautaires vitaux qui sont à la tête du développement social et économique à travers le pays. C’est en investissant dans les collèges et les instituts dans le cadre de leurs projets d’infrastructure que les campus du pays seront des chefs de file de la carboneutralité. Nous continuerons ainsi à offrir des formations de pointe axées sur les compétences écologiques, qui seront accessibles à toute la population canadienne, sans égard à sa situation géographique. Dans le cadre du budget 2023 :

  1. Pour construire la prochaine génération d’infrastructures sur les campus, nous recommandons : De mettre en place un nouveau Fonds pour des infrastructures vertes dans les établissements postsecondaires, doté d’un minimum de 500 millions de dollars par an sur cinq ans, afin que les collèges puissent atteindre la carboneutralité sur leurs campus. (ODD-13)
  2. Pour contribuer à la carboneutralité de l’économie, nous recommandons : De dresser un inventaire des infrastructures qui servent à l’acquisition de compétences stratégiques essentielles à l’économie afin de s’assurer que le Canada dispose de suffisamment de places nécessaires pour répondre aux besoins de formation futurs dans les secteurs économiques clés. (ODD-8 et ODD-13)
  3. Pour préparer toutes les collectivités à l’avenir, nous recommandons : D’investir 100 millions de dollars sur cinq ans dans un nouveau réseau de 50 centres collégiaux de durabilité partout au Canada afin de miser sur les atouts des collèges et des instituts, parmi lesquels les infrastructures des campus et les partenariats avec l’industrie et la collectivité. Une telle démarche contribuera à l’atteinte des objectifs de carboneutralité du Canada. (ODD-9 et ODD-13)

À lire : Le Canada se doit d’être paré à toute épreuve, et les collèges et instituts sont là pour y remédier. Nous avons formulé sept recommandations auprès du Comité permanent des finances de la Chambre des communes (FINA) dans le cadre de la dernière série de consultations prébudgétaires.

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