13 novembre 2023

De l’urgence d’investir dans les services de santé mentale sur les campus pour un Canada résilient (ODD-3)

La vie sur le campus peut être une expérience exaltante et transformatrice pour les apprenantes et apprenants. Mais elle peut aussi se révéler source de stress et de pression intenses. Les exigences liées au suivi des cours, les attentes sociales et les défis posés par l’indépendance nouvellement acquise peuvent peser lourdement sur la santé mentale des apprenantes et apprenants. Ces défis sont encore plus prononcés pour la population étudiante plus âgée. En effet, ces derniers doivent concilier carrière et responsabilités familiales. 

Ces dernières années, le stress lié à des facteurs tels que le changement climatique, la pandémie et la culture numérique ont intensifié les problèmes de santé mentale. Ces enjeux sont maintenant à l’avant-plan des discussions sur le bien-être. Le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH en anglais) signale que les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont plus susceptibles de souffrir d’une maladie mentale ou de troubles liés à l’utilisation de substances que tout autre public (CAMH, 2023). Nous savons également qu’un étudiant sur deux a accès à des services de santé mentale par l’intermédiaire de son établissement postsecondaire. Cependant, les étudiantes et étudiants soulignent que les temps d’attente constituent le principal obstacle à l’accès à ces services (ACAE, 2022).

Ce sont les apprenantes et apprenants d’aujourd’hui qui seront les leaders de demain. Dans ce monde en perpétuelle évolution, leur bien-être est donc primordial. C’est ce que souligne aussi le troisième objectif de développement durable (ODD), «Santé et bien-être». Il met l’accent sur le rôle du bien-être dans la construction de notre avenir collectif. 

Notre engagement : 

Conscients de son importance capitale, les collèges et instituts ont à cœur de redoubler d’efforts pour instaurer un environnement sécuritaire et bienveillant à l’égard des étudiantes et étudiants aux prises avec des problèmes de santé mentale. Et par exemple : 

  • Le North West College a annoncé qu’il fournira désormais des services complets de tutorat et de santé mentale à ses étudiantes et étudiants, grâce à une aide financière de Cenovus Energy. 
  • Le Holland College a récemment annoncé le lancement de la campagne Thrive visant à soutenir la création d’un centre visible et accessible pour le bien-être, la résilience et la réussite étudiantes. 
  • Le programme «Healthy Minds, Healthy College» du Red River College est au cœur de sa stratégie de santé mentale globale. Il fournit des ressources essentielles pour la gestion du stress, des services de soutien psychologique et des ateliers sur la santé mentale afin de favoriser le bien-être des étudiantes et étudiants. 
  • Le Kenjgewin Teg propose un nouveau programme qui permet aux apprenants d’acquérir un large éventail de compétences fondamentales, tout en renforçant leur santé émotionnelle, spirituelle, physique et mentale. 
  • Le Georgian College dispose d’un plan stratégique solide en matière de santé mentale et de bien-être qui comprend des services de soutien psychologique, des ateliers et des événements visant à promouvoir le bien-être mental.  
  • Le Cégep de Saint-Laurent a mis en place une stratégie de santé mentale comprenant des services d’aide psychologique, des ateliers et des campagnes de sensibilisation, ainsi qu’un programme de «soutien psychosocial» pour aider la population étudiante à gérer son bien-être mental.
     

Les collèges et instituts se mobilisent également pour la mise en place de services de santé mentale sur le campus et d’un modèle de soins échelonnés garantissant aux étudiantes et étudiants le bon soutien au bon moment. Nous aspirons à une approche holistique, qui combine soutien psychologique et diverses aides à la santé mentale, qui rapproche les étudiants de leurs communautés, qui intègre les pratiques culturelles et qui appuie la recherche. En outre, notre participation à des initiatives telles que celles-ci témoigne de notre engagement à créer des environnements d’apprentissage sécuritaires et bienveillants.

De l’urgence d’agir : 

Les collèges et instituts sont résolus à soutenir leurs étudiantes et étudiants. Cependant, pour faire face à la gravité des problèmes de santé mentale, il faut un véritable engagement de la part des gouvernements, ainsi que des actions coordonnées dotées des ressources adéquates. 

Dans son programme pour 2021, le Parti libéral du Canada a fait la promesse d’investir 500 millions de dollars sur quatre ans pour les conseillers en santé mentale sur les campus. C’est là un pas important qui va dans la bonne direction. Toutefois, les mesures concrètes se font encore attendre. 

Notre appel à l’action : 

La prospérité du Canada dépend de la capacité de nos apprenantes et apprenants à bénéficier du soutien personnalisé en santé mentale dont elles et ils ont besoin. CICan et ses membres demandent dès lors instamment au gouvernement du Canada de respecter ses engagements dans les plus brefs délais. Il importe que nous agissions dès maintenant pour que la force et la résilience de nos apprenantes et apprenants puissent propulser le Canada vers l’avant. Vous trouverez plus d’informations sur nos recommandations dans : Mémoire soumis par Collèges et instituts Canada au Comité permanent des finances de la Chambre des communes – Consultations prébudgétaires en vue du budget de 2024.