Dans la pittoresque région de Little Harbour en Nouvelle Écosse, la vie et les loisirs des résidents sont inextricablement liés à l’eau. Plus de 650 résidences permanentes ou saisonnières, ainsi que six aires de cueillette de mollusques y longent les 31,5 kilomètres de berges.
Mais la beauté et la prospérité des lieux sont compromises par les niveaux de contamination de l’eau dans le port, en hausse depuis plusieurs années. Les coliformes fécaux, principal contaminant, sont des bactéries contenues dans les matières fécales et pouvant s’accumuler dans les tissus des mollusques. La présence de coliformes fécaux et des bactéries pathogènes qu’ils sont susceptibles de contenir a affecté les sites récréatifs et d’aquaculture aux environs de Little Harbour – deux des six zones d’élevage de coquillages sont restreintes et requièrent des procédés additionnels coûteux pour s’assurer que le produit est propre à la consommation.
On attribue à deux facteurs la dégradation des eaux de Little Harbour : plus de résidences qui dépendent de fosses septiques résidentielles se font bâtir dans la région et les schémas de précipitations changent. Cette combinaison a accru le nombre de contaminants rejetés dans l’eau.
Au mois d’août 2016, le groupe de recherche appliquée en géomatique (GRGA) du Nova Scotia Community College (NSCC) a établi un partenariat avec AquaDelights Seafood inc. et l’Association aquacole de Nouvelle-Écosse afin d’analyser les sources et les schémas de circulation de la contamination bactérienne.
Ils ont commencé par modéliser les schémas de circulation des eaux. Les résultats indiquent que plusieurs particules bactériennes relâchées dans Little Harbour sont transportées à quelques mètres seulement de leur point d’origine. Ils ont en outre découvert que les marées basses déposaient de faibles concentrations de contaminants le long des berges et augmentaient le nombre moyen de coliformes fécaux.
Ils ont effectué une analyse spatiale et statistique de 25 années de données de qualité de l’eau et ont intégré des données de cartographie sous-marine et des photographies aériennes de Little Harbour.
Une fois cette étape complétée, l’information a été partagée avec la collectivité afin d’influencer les actions futures et d’encourager la réhabilitation des sources de contamination. La plupart des habitants de Little Harbour étaient au courant des conséquences environnementales des ruissellements des fosses sceptiques, mais plusieurs d’entre eux croyaient que la marée emportait les contaminants vers l’océan. Cette recherche leur a montré que ce n’était pas le cas. Elle a suscité l’intérêt pour la réhabilitation des sources de contamination et permis de comprendre que la détérioration de l’eau nuit à la santé environnementale et économique.
Depuis les conclusions de la recherche du NSCC en novembre 2016, la collectivité de Little Harbour a mis sur pied un groupe collectif de gestion des bassins afin de diriger les changements requis et d’améliorer la qualité de l’eau dans la région.
« Le projet de surveillance des eaux de Little Harbour est la première étape vers la compréhension et la communication qui sont nécessaires pour travailler avec les collectivités côtières à produire des recherches qui mèneront à un plus bel avenir », a affirmé Tom Smith, directeur exécutif de l’Association Aquacole de Nouvelle-Écosse.